
Édito 4066
Contre toutes les lois de la gravité, le ruissellement se produit de bas en haut. Notre pays regorge de richesses humaines et matérielles : ses salariés, sa jeunesse, ses ingénieurs et ses chercheurs, ses agriculteurs, ses hôpitaux, ses ports, son école publique.
Tous ceux-là créent les richesses qui sont le bien commun de la société. Hélas, les politiques appliquées depuis des décennies se sont évertuées à accaparer ces richesses pour une poignée de capitaines d’industrie, comme ils disent, de financiers, les yeux rivés sur les écrans des bourses du monde et qui jouent au monopoly planétaire. On a arrosé en haut, on a largement engraissé le capital et on nous a raconté la gentille fable que quelques gouttes arriveraient bien au pied des communs des mortels que nous sommes. Ainsi va le capitalisme qui a toujours besoin de pressurer le peuple pour enrichir les possédants. De plans d’austérité en plans d’austérité, le pays s’épuise. Notre département qui n’est déjà pas bien costaud en terme économique souffre de ces politiques indument appelées libérales.
La solution ce n’est pas l’austérité annoncée par François Bayrou, la solution ce sont des vitamines : c’est-à-dire de l’investissement massif dans l’industrie, les services publics et la transition écologique. Mobilisons l’argent du pôle public reposant sur la Banque publique d’investissement et la Caisse des dépôts et consignations comme le propose Fabien Roussel.
L’heure est à lancer un grand plan d’investissement de 150 milliards d’euros par an, à taux zéro, avec des exigences fortes sur l’emploi, l’industrialisation et l’écologie, au lieu de poursuivre la distribution d’aides publiques aux entreprises sans aucun critère. C’est en bâtissant que nous produirons des richesses. C’est par l’emploi et une croissance centrée sur la réponse aux besoins humains et aux exigences écologiques que nous réduirons le déficit, pas par l’étouffement du pays.
À nous de retourner la situation, dès ce Premier mai, et si nous remettons le monde à l’endroit, alors on pourra dire que Newton avait raison !