LE TRAVAILLEUR CATALAN

Saisonniers

La maltraitance des travailleurs saisonniers n’est pas nouvelle. Mais, la sécheresse et les nouvelles lois régressives empirent leur situation. La CGT s’est emparée de la question.

C’est désormais bien connu. Il n’y a plus d’hébergements pour les travailleurs saisonniers. Les vendangeurs dorment dans les vignes, les serveurs du littoral sur la plage. L’été dernier, les vendanges ont dû être avancées au mois d’août, en pleine période touristique, et donc tous les logements été occupés. Pression touristique oblige. Si les maires sont en théorie obligés de lancer une réflexion sur l’accueil des saisonniers, ce ne semble pas être le souci de tous, notamment du maire de Banyuls. Outre le manque d’hébergement, l’absence de contrat, les heures sup non payées, etc., se rajoute cette année la fermeture de certains points d’eau dans les vignes. Pas étonnant dans ces conditions que les employeurs aient dorénavant un problème de recrutement.

Une convention territoriale

La CGT s’est donc adressée au préfet. Des réunions ont été organisées avec tous les acteurs concernés : employeurs, syndicats, associations et pouvoirs publics (municipalités, conseil départemental, éducation nationale, CAF). Il en a résulté une convention territoriale. Celle-ci prévoit le recensement des hébergements disponibles, particulièrement les internats de lycées. Elle intègre pour ce faire la proposition de la Maison des Travailleurs saisonniers (organisme associatif constitué d’employeurs et de syndicats, financé par l’état) de budgétiser deux postes. Voilà pour le côté positif, significatif de la prise en compte de la problématique. En revanche, les deux postes ne sont toujours pas pourvus alors que la saison a commencé. L’urgence n’est donc réglée. De plus, si les employeurs sont associés au recensement des logements, ils n’y sont pas contraints. Par ailleurs, et c’est pour la CGT inacceptable, la convention prévoit de recruter les saisonniers manquants via un « pack reprise » dans le cadre de la loi France Travail qui oblige les bénéficiaires de prestations sociales à effectuer 15 à 20h hebdomadaires de travail. Gratuit. Pour toutes ces raisons, la CGT ne signera pas cette convention.

Campagne d’information

Comme chaque année, la CGT a édité un guide des droits du travailleur saisonnier, intitulé « Le travail n’a pas de saison ». Il sera remis sur place aux saisonniers ou disponible auprès de toutes les unions locales. De plus, un flyer (en français, anglais et espagnol) sera distribué aux touristes pour les sensibiliser aux conditions de travail des saisonniers et les inciter à intervenir. Avec le même souci d’informer, la CGT tiendra un stand le 8 juillet à Canet et le 20 juillet à Argelès. De plus, des permanences juridiques estivales seront assurées par la Maison des Travailleurs saisonniers, en présence des militants de la CGT, dans tous les offices de tourisme.

Même si les travailleurs saisonniers ont du mal à s’organiser, du moins, se sentiront-ils, moins seuls.

Anne-Marie Delcamp

 
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