LE TRAVAILLEUR CATALAN

Melvyn Jaminet.

Pas de pot pour l’USAP – Pas de Pau pour Jaminet.

Lors des dix premières minutes du match les supporters se sont posé la même question : « L’USAP ne va-t-elle pas prendre la plus belle déculottée de la saison ? ». Au bout de onze minutes de jeu, en effet, les Catalans étaient déjà menés 14-0 avec deux essais encaissés sans avoir donné l’impression d’une moindre réaction. Pire le troisième essai avait été évité grâce à… une énorme maladresse des locaux. Impensable ! Ce match chez les Béarnais paraissait pourtant le moins difficile pour obtenir des points nécessaires au maintien.

L’USAP oublie trois points à Pau ?

C’est devenu une fâcheuse habitude pour les Catalans de démarrer les entames de mi-temps, première et seconde, de façon plus que médiocre. Les sorties de vestiaires sont, pour le moins, pénibles. Et ensuite l’USAP est capable de produire du jeu, un jeu même bien léché et d’arriver à rivaliser avec des équipes techniquement meilleures. Mais il existe toujours ce fameux trou d’air qui fait régulièrement perdre des points aux porteurs du blason. Menés de 17 points, ils sont alors capables d’emballer le match jusqu’à faire douter très sérieusement des locaux heureux de fêter leurs 120 ans d’existence. La sirène de fin avait retenti depuis une bonne minute et l’USAP n’avait pas abdiqué. Revenus à cinq points des locaux les Catalans poussaient très fort et un malencontreux trois contre deux mal joué en bout de ligne faisait oublier aux hommes de Patrick Arlettaz trois points supplémentaires d’une victoire qui, finalement, n’eut pas été tellement usurpée. Dommage ! Et si Jaminet avait joué ? Jaminet préservé.

Départs. Frustation du public ?

À Perpignan le supporter a toujours du mal à se séparer des joueurs qui ont défendu ardemment le maillot sang et or. De plus s’ils sont Catalans c’est considéré comme une trahison. Dès lors toutes les critiques fusent envers ceux qui ont été idolâtrés quelques mois auparavant. Qu’ils s’appellent Mas, Guirado, Porical, Forletta, Walcker, Roussel… et maintenant Jaminet. Pour beaucoup leur départ s’est effectué sans que l’USAPne  perçoive des indemnités de transfert. Elles n’existaient pas à certaines époques. Melvyn Jaminet avait signé, lui, un contrat de 3 ans alors qu’il aurait pu partir avant. Le club, ayant senti l’éclosion d’un futur excellent joueur s’était garanti grâce à une clause de départ. L’USAP devrait, de fait, même si ça reste très obscur pour le supporter lambda, percevoir une indemnité correspondant au nombre de mensualités de contrat restant augmentée d’une prime. Le tout payé, bien entendu, par le futur club de l’actuel arrière de l’USAP. 400 000 ? 500 000 euros ? Il est, dès lors, aisé de comprendre que tant que l’USAP ne sera pas en mesure de rivaliser financièrement avec les gros du top 14, elle perdra ses meilleurs joueurs. La carrière d’un joueur est courte, l’appât du gain étant le nerf de la guerre, ce sera le sort des bons joueurs que formera l’USAP. Le supporter ne devrait pas avoir de rancœur contre de tels joueurs. Peut-on en avoir contre le club qui ne se donne pas les moyens de se mettre financièrement au niveau des plus argentés du top 14 ? Non. Melvyn Jaminet n’est pas en cause. Le système actuel sûrement plus.

Et même si le jeune international a, cette saison, joué plus de matchs en bleu qu’à l’USAP (11 contre 9) il est à parier qu’il sera reconnaissant de ce qu’il doit au club qui l’a formé et qu’il sera capable de s’investir lors des matchs hyper importants pour l’USAP qui restent à jouer. Peut-être que le staff du club catalan n’avait pas imaginé qu’en fait l’équipe de la Section Paloise serait prenable sur ce match et que la présence de Jaminet aurait peut-être, pu faire pencher la balance du bon côté. D’autre part il eut été délicat de mettre sur le banc un joueur comme Lucas Dubois en progrès constants depuis quelques matchs. Dilemme ! Jaminet sera important pour les trois réceptions de l’USAP, par contre il ne devrait pas jouer en déplacement à La Rochelle et à Castres. Il sera indispensable lors de l’access match en juin chez le finaliste de Pro D2 car il sera difficile pour les Catalans d’atteindre la 12e place du Top 14.

Ne pas trop parler de Jaminet, se concentrer sur la fin de saison, mais surtout ne pas oublier que grâce à lui, en partie bien sûr, l’USAP a accédé à l’Élite du rugby français et qu’actuellement elle fait mieux que s’y comporter en faire valoir.

L’USAP est un club formateur, de nouveaux joueurs arrivent, arriveront puis partiront dans des clubs plus huppés. C’est la loi du rugby actuel ! Quant à Melvyn, il restera, dans la mémoire du supporter, le premier international catalan, on peut le dire car formé à l’USAP, depuis plus d’une décennie. Il a fait rêver le supporter par son jeu au pied et ses relances, il ne mérite pas de quitter l’USAP par la petite porte. En fait il n’est encore pas parti…

Fins aviat !

Jo Solatges

 
Cet article est en lecture libre. Pour avoir accès à l'ensemble du site, merci de vous connecter ou vous inscrire

ARTICLES EN LIEN

Une USAP époustouflante - Les Catalans atomisent (43-12) des Castrais pourtant venus prendre leur revanche.

Une USAP époustouflante Lire la suite »

Une peur communicative - L'USAP s'impose, sans briller, à Oyonnax (14-15) dans un match à haute tension nerveuse.

Une peur communicative Lire la suite »

La fièvre du samedi soir - Face à Toulouse sans ses internationaux, l'USAP s'impose sans trembler (27-17).

La fièvre du samedi soir Lire la suite »