LE TRAVAILLEUR CATALAN


Marioupol Une femme devant un camion de pompiers détruit
par des tirs d’obus.

Visa

La 34e édition du festival international du photo journalisme revient en force dans un contexte planétaire dominé par les guerres et le dérèglement climatique.

Samedi dernier était inaugurée l’édition 2022 de Visa pour l’image, événement marquant de la rentrée. Avec, les nombreux discours des officiels, Renaud Donnedieu de Vabre, président, a longuement cité Victor Hugo, suggérant un parallélisme entre la Pologne au XIXe siècle et l’Ukraine aujourd’hui. La représentante de la Région déroulait la trop longue liste des pays où la liberté de la presse n’existe pas. François Fiter, vice-présidente du conseil départemental, rendait hommage à l’engagement des photo reporters : « Visa est l’occasion de prendre la mesure de la dimension fondamentale de leur travail qui nous alerte, nous permet de savoir ce qu’il se passe, de comprendre, et d’affiner en permanence notre esprit critique. » Elle poursuivait « À l’heure où les chaînes d’information continue déversent sans recul ni analyse des masses d’informations et nous indiquent en lieu et place de débat de fond la direction à suivre, au moment où révisionnisme et désinformation vont bon train, associés à une idéologie identitaire et raciste, oui Visa pour l’image est un précieux antidote ! »

L’Ukraine mais pas que

Jean-François Leroy indiquait que cinq expositions et la soirée de projection de vendredi étaient consacrées à l’Ukraine. Les images de Mstyslav Chernov et Evgeny Maloletka à la caserne Galiéni, celles de Daniel Berehulak à la chapelle du Tiers-Ordre, étant l’illustration brute de la tragédie. Le directeur du festival ajoutait « il n’y a pas que l’Ukraine » et de citer les reportages sur l’Afghanistan, la Birmanie… Enfin il révélait l’identité de la photographe russe présente à Visa, Elena Chernyshova, qui propose des images de Moscou et Saint-Petersbourg, notamment des manifestants contre la guerre (Minimes).

Un premier tour des expositions suscite toujours des coups de cœur. C’est le Liban meurtri de Tamara Saade (Minimes), les décennies de reportages d’Eugene Richards, sublime noir et blanc qui laisse le spectateur seul juge (Dominicains), l’Afghanistan d’Andrew Quilty (Minimes).

Outre les images, les photographes produisent des textes, Goran Tomasevic, en exergue de sa passionnante rétrospective Entre guerre et paix (Minimes), écrit « Une photo dit la vérité. » Juste en face, Jean-Claude Coutausse qui documente l’élection présidentielle en France déclare « ne image ne dit jamais la vérité, mais on peut éviter de la faire mentir. » C’est tout le sujet de Visa.

Nicole Gaspon

 
Cet article est en lecture libre. Pour avoir accès à l'ensemble du site, merci de vous connecter ou vous inscrire

ARTICLES EN LIEN