Congrès du PCF Marseille
Plusieurs jours, des péripéties, des controverses, des débats et un vote final largement majoritaire. De l’enthousiasme aussi, pour construire demain.
Ce 39e congrès n’a pas dérogé à la tradition de construction démocratique chère à l’organisation. Il marque la synthèse du travail collectif ayant impliqué l’ensemble des adhérents depuis plusieurs mois afin de fixer la ligne politique du mouvement pour les trois prochaines années.
Inscrit dans les réalités politiques du moment
D’abord dans une dimension internationale. Les nombreux témoignages de peuples en souffrance face au libéralisme mondial ou à l’obscurantisme de certains états totalitaires ou religieux ont souligné à quel point nous sommes tous concernés par les drames sociaux de notre planète. Berivan Firat, porte-parole du Conseil démocratique kurde en France, par son témoignage, a insisté sur la lutte et le courage des femmes afghanes et de toutes celles qui se battent pour la liberté et la dignité. L’Iranienne Charla Chafiq a dénoncé l’amalgame entre islamisation et Islam. Les ambassadeurs de Cuba et de la Palestine ont témoigné de la souffrance et de la solidarité de leurs peuples respectifs et ont dénoncé une application à plusieurs vitesses du droit international. La solidarité du congrès leur est acquise. Tradition internationaliste qui perdure.
Ce congrès s’est inscrit ensuite dans les réalités nationales qui nous touchent directement. En premier lieu, on pense à cette fantastique lutte contre la réforme des retraites que veut imposer le gouvernement de notre pays à son peuple. Sophie Binet, nouvelle secrétaire générale de la CGT, est intervenue à travers un message vidéo enregistré pour affirmer la détermination du monde du travail, lucide face aux nombreux mensonges de ce gouvernement qui tente d’imposer une réforme illégitime, injustifiée et injuste.
L’histoire n’a pas été oubliée. Les hommages à Danielle Casanova militante communiste humaniste, morte en déportation à Auschwitz, ou à Missak Manouchian, ont été de grands moments de mémoire, emblématiques du combat des femmes et des hommes, depuis le début de l’Humanité, pour l’émancipation humaine.
La feuille de route, discutée, amendée… et validée
Enfin les très longs échanges menés sur le texte fixant la ligne et la feuille de route du Parti communiste français ainsi que sur la mise à jour de ses statuts ont montré à quel point les travaux ont été riches, intenses et souvent passionnés. Le texte d’orientation a été notamment enrichi par une plus forte prise en compte de la nécessaire révolution écologique et des dangers qui pèsent sur la biodiversité. Les défis que pose, par ailleurs, la révolution informationnelle ont également fait l’objet d’un développement particulier. Il en va de même pour le combat féministe et l’exploitation particulière à laquelle sont soumises les femmes. Le débat a eu lieu sur la question du rassemblement populaire nécessaire pour faire face aux dangers de l’extrême droite et construire une alternative progressiste. La Nupes est-elle le cadre le plus efficace pour cela ? Ne faut-il pas voir au-delà comme y invite le texte approuvé majoritairement ? Des questions de fond ont aussi suscité de vifs débats : doit-on reconnaître certains conquis, tels que la Sécurité sociale ou le statut de la Fonction publique, comme des « déjà-là » communistes pouvant servir de points d’appui ? Ou bien faut-il poser le socialisme comme étape transitoire nécessaire à la construction d’une société communiste ? Des points de vue différents se sont confrontés.
L’histoire ne s’arrête pas là
Les débats politiques majeurs vont continuer à être menés avec tous les membres de l’organisation, ainsi qu’avec l’ensemble des citoyens. Ils permettront d’approfondir la réflexion pour conjuguer la prise en compte des leçons et des acquis de l’histoire avec la volonté de construction d’un avenir meilleur pour tous. Les combats et la tenue de débats sont les apports et les ambitions du Parti communiste français pour le pays. À l’issue de ce congrès, les militants sont plus que jamais déterminés à les mener.
Pierre Serra
