LE TRAVAILLEUR CATALAN

Exposition Guino Renoir

L’exposition de l’été du Musée Rigaud fait découvrir un prodige catalan de la sculpture, Richard Guino, et son étonnante collaboration avec Auguste Renoir.

L’exposition de l’été du Musée Rigaud fait découvrir un prodige catalan de la sculpture, Richard Guino, et son étonnante collaboration avec Auguste Renoir.

Au delà de la découverte des deux-cents œuvres exposées, l’exposition proposée par le musée Rigaud révèle un épisode méconnu de l’histoire de l’art et la personnalité singulière de Richard Guino sculpteur catalan. Accueilli à Paris par Maillol en 1910, il devait passer quatre années à sculpter plusieurs tableaux d’Auguste Renoir.

 Ont contribué à cette réalisation qui est un vrai travail de recherche, outre Pascale Picard, conservatrice, Antoinette Le Normand-Romain, conservatrice générale du patrimoine honoraire. L’exposition suit le parcours chronologique de ce prodige de la sculpture,dont l’œuvre est restée confidentielle, éclipsée par sa collaboration avec Renoir. C’est aussi l’occasion pour le musée d’acquérir trois œuvres de Guino.

Les débuts

Né à Gérone, il doit à son père ébéniste la confrontation avec la matière, aussi l’explore-t-il sous toutes ses formes.

Le début de la visite correspond à la découverte de nombreuses sculptures de Guino réalisées à Gérone. On admire le modelé très travaillé, les différents matériaux, la multiplicité des sujets.

Il monte à Paris

À Paris, il reçoit les leçons de Maillol qui l’introduit dans les milieux artistiques parisiens. L’exposition montre de Guino ses bas-reliefs en terre cuite, en céramique émaillée. Bas-relief du désir, frise d’un cortège dionysiaque, bas-relief en bois au lisse modelé décoratif. Ils dénotent sa science de la composition des corps, la recherche de la couleur.

La collaboration avec Renoir

En 1913, Antoine Vollard, marchand d’art propose à Guino une collaboration avec Renoir qui, paralysé,ne peut pas sculpter, Richard Guino est chargé de transposer l’œuvre de Renoir en sculpture. Guino était le candidat idéal pour donner corps à la peinture de Renoir, les œuvres exposées en témoignent. Monumentales, impressionnantes, elles exaltent la féminité, la nudité. La patte du sculpteur est franche, sans obérer le style de Renoir. Voir l’incroyable Vénus vitrix, La grande laveuse, le portrait de madame Renoir…

Ce travail en commun prend fin en 1917.

Guino après Renoir

Guino désormais chemine seul, se renferme sur sa situation, réoriente sa carrière. Abandonné par Vollard (qui a toujours voulu l’occulter), par Renoir, affecté par la perte de sa compagne Eulalie, il traverse une période douloureuse.

La rencontre avec un nouveau marchand Hébrard l’aide à redémarrer. La dernière partie de l’exposition permet d’admirer la splendeur de ses créations décoratives en bois, en céramique.

Il décide aussi d’attaquer la succession de Renoir et, longtemps après, sera reconnu comme co-auteur.

Nicole Gaspon

Guino-Renoir, la couleur de la sculpture à voir jusqu’au 5 novembre.

1er juin-30 septembre tous les jours de 10h30 à19h – 1er octobre-31 mai du mardi au dimanche de 11h à 17h30 / 10 et 8€.

 
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