LE TRAVAILLEUR CATALAN

Livre

Précurseur en matière d’hybridation et d’acclimatation, Charles Naudin (1815-1899) a mis son savoir en pratique dix ans durant à Collioure.

Les éditions Trabucaire viennent de publier un livre qui, fort opportunément, met en lumière la figure de Charles Naudin, botaniste injustement méconnu. Injustice particulièrement dans notre département où, dix ans durant, de 1868 à 1878, il a été responsable d’un jardin à Collioure proche du Douy. Jardin devenu le théâtre d’expérimentations d’hybridation et d’acclimatation de plantes exotiques connu et admiré par les scientifiques de l’époque.

C’est Laurence Gillery qui signe cet ouvrage abondamment illustré de photos de plantes, de gravures représentant des herbiers, de reproductions d’œuvres picturales. Laurence Gillery est historienne et journaliste, passionnée d’histoire de l’Art et de botanique, elle vit à Collioure.

Un autodidacte passionné

Le livre dresse le portrait de Charles Naudin, pauvre, frappé d’importants problèmes de santé, qui, malgré ces nombreux handicaps a pu devenir un savant reconnu par ses pairs. Celui qu’on a qualifié de « précurseur français du darwinisme » était autodidacte, travailleur acharné. Il s’est inscrit dans cette deuxième moitié du XIXe siècle quand la botanique est devenue une science. Contemporain d’Henri Lacaze-Duthiers, fondateur du laboratoire océanographique de Banyuls, de Darwin, avec qui il a entretenu une importante correspondance. Charles Naudin a travaillé au Muséum d ‘Histoire naturelle de Paris, il est l’auteur d’une thèse sur la végétation des Solanées. Très attaché à la pratique de l’horticulture, on lui doit la découverte de variétés nouvelles, parmi les Cucurbitacées. Son principal titre de gloire sont ses recherches sur les hybrides dont il a tiré une théorie de l’évolution des espèces basée sur l’hybridation. Entré à l’Académie des sciences en 1863, il achète le jardin à Collioure en 1868 pour « y établir un laboratoire de botanique expérimentale », dont un jardin tropical. 

Laurence Gillery donne quelques éléments de l’histoire de la botanique, comment du jardin des simples de la Renaissance on passe, au XVIIIe siècle à « l’âge d’or des jardins », puis, avec notamment Joséphine de Beauharnais, à l’engouement pour les plantes exotiques. La période des grandes découvertes a amené en Europe de nouvelles plantes, des épices.

Naudin s’est très tôt intéressé aux plantes du Nouveau Monde, il a accompagné le renouvellement de la pensée autour de celles-ci. Il a fait du jardin de Collioure un jardin d’expérience, reconnu pour sa beauté et sa luxuriance. Ce jardin a inspiré Matisse et d’autres peintres. 

Curieusement, il reste peu de souvenir du passage de Naudin à Collioure, déplore Laurence Gillery.

En fin d’ouvrage on trouvera un utile glossaire ainsi que la liste impressionnante des végétaux cultivés au jardin de Collioure.

Nicole Gaspon

Ed Trabucaire, 20€

 
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