Saint-Génis-des-Fontaines
Le concert du quatuor Sequenza clôture brillamment les fêtes du millénaire du linteau de l’église Saint-Michel.
Le linteau de l’église de Saint-Génis-des-Fontaines est un des trésors du patrimoine départemental. Réalisé en 1019 dans du marbre de Carrare, il montre un Christ en majesté au sein d’une mandorle, entouré d’anges. Il représente la période pré-romane, d’où son intérêt, il marque la fin d’un monde, le début d’un autre, sa position dans l’église, entre l’intérieur et l’extérieur a aussi son importance. Au nom de l’Association de sauvegarde des valeurs archéologiques et culturelles de Saint-Génis-des-Fontaines, Roger Gardez donnait ces précieuses indications en prélude au concert du quatuor Sequenza dans l’église. Un concert qui était le point d’orgue de deux années de manifestations pour le millénaire du linteau.
Pour l’occasion, les quatre musiciens, Dorothée Pinto, chant, Fanette Estrade flûte à bec, Jodel Grasset ûd et archiluth et François Labat, percussions, avaient concocté un programme en forme de pont d’un siècle à l’autre. Mélanger des pièces médiévales à des contemporaines, Guillaume de Machaut et Luciano Berio, un sacré challenge ! Joliment relevé par le quatuor Sequenza lors d’un concert où le public était en permanence ballotté ente le 14e siècle et nos jours. Cela en faisant fi de la chronologie, le concert démarrant avec les étranges vocalises et onomatopées signées Luciano Berio, avant une plongée dans le Moyen-Âge et ses mélodies si caractéristiques. Et ainsi de suite, d’un siècle à l’autre, un déferlement de sonorités plurielles, des chants se muant parfois en déclamations enfiévrées, en comédie pure. Le public est pris dans un tourbillon, les pièces d’hier et d’aujourd’hui dialoguant, parfois se confondant, signe de l’universalité de la musique. Instrumentistes dans une belle harmonie, chanteuse déchaînée, un moment de bonheur partagé.
Nicole Gaspon