Les coupes budgétaires sur le Pass Culture et le gel du financement des sorties culturelles dans les collèges et lycées jusqu’en juin 2025, inquiètent les établissements scolaires et les professionnels de la culture.
Toutes les époques connaissent leur lot d’angoisses, mais aujourd’hui, les faits anxiogènes s’accumulent : guerres, planète en danger, difficultés pour se loger, trouver un travail, etc. Ce contexte induit un pessimisme et une difficulté à se projeter dans l’avenir, notamment chez les jeunes. L’accès à la culture pour tous est un moyen de redonner désir, envie, bonheur et d’ouvrir à d’autres possibles. On entend souvent dire que les jeunes ne s’intéressent pas à la culture et passent leur temps sur les réseaux sociaux. Pourtant, le dispositif du Pass Culture comporte une part individuelle qui permet aux jeunes d’acheter des livres, d’aller au théâtre ou d’assister à des concerts. Et voici que le gouvernement a décidé de supprimer le Pass Culture pour les moins de 17 ans et de le réduire de moitié pour les jeunes de 18 ans.
Le budget alloué à la part collective rogné !
Nos enseignants savent que, par le biais de la culture, on crée des moments de joie et d’émancipation. Néanmoins, les obstacles à leur engagement se multiplient. La part collective du Pass Culture permet aux établissements scolaires d’organiser des activités d’éducation culturelle, des sorties (musées, expositions) ou encore de faire venir des artistes dans les établissements. À l’origine, ce dispositif visait à établir des ponts vers la culture pour les élèves issus de milieux modestes.
Or, le gouvernement a décidé de la réduire brutalement : son budget passe de 97 millions d’euros en 2024 à 72 millions.
Au niveau local, le SYM, syndicat mixte, qui s’occupe de la restauration, de l’animation et du transport, a supprimé le financement de deux transports scolaires, n’en laissant plus qu’un par classe pour les sorties culturelles. Cette restriction budgétaire est reconduite pour l’année 2025, entraînant l’annulation de nombreux projets qui ne pourront être financés.
La disparition de ces aides pour notre jeunesse (et pour le monde artistique, qui en bénéficiait également in fine) restreint fortement l’accès à la culture, pourtant essentielle à la socialisation des jeunes générations dans un monde en pleine mutation.
Nadine Pons