Contre la contrainte de l’insupportable, la résistance doit être gaie. C’est ce que je me suis dit après avoir dû accepter le résultat des élections américaines comme celles de l’Autriche et de l’Allemagne, etc., sachant qu’en France la perspective d’une gouvernance d’extrême droite s’annonce tout à fait possible, en apéritif d’un écroulement des valeurs démocratiques et humanistes dont le camp dit « occidental » se recommandait jusqu’à aujourd’hui, mais c’est fini, à coup de leçons de morales incessantes données au «reste du monde».
L’odeur du fric me rappelle, dans ce contexte, celui de ces pesticides et d’excréments de cochons que je respire régulièrement quand je traverse les plaines européennes. C’est l’odeur de ce monde des puissants qui achètent tout pour assouvir leur soif de puissance qui étouffe partout celle du bonheur à vivre ensemble. Elon Musk a gagné son pari. Il a arrosé suffisamment le peuple américain pour faire pousser ses clones et atteindre sa lune de miel avec les diablotins de la bourse de New York.
Pour lutter contre ça, il va en falloir du courage et de la patience pour les nouvelles générations qui veulent avoir le droit de ne pas accepter cette règle du jeu et rechercher une alternative humaine, donc fraternelle à l’existant. Il faut que la résistance donne une image de fête des libertés en permanence, susceptible de faire bouger la jeunesse dans le bon sens, celui d’un avenir possible, faute de quoi une image d’ours blessé et agressif sera toujours récupérée par les prédicateurs du sectarisme et de la réécriture de l’histoire qui encensent l’extrême droite. La leçon américaine est suffisante pour s’en convaincre.
Avec vous toutes et tous, dans le respect de nos différences, en éjectant l’hypocrisie politicienne et la volonté de puissance chère aux tribuns du populisme, nous pouvons faire de grandes choses ensemble. Nous pouvons faire tomber la statue du Commandeur et la remplacer par la force créative de Camille Claudel…
Les jours heureux, pour moi, c’est maintenant que ça se vit dans la tête. C’est à ce prix que les jambes pourront tenir et nous faire avancer.
Yvon Huet