
Le Boulou
Les V e journées transpyrénéennes ont tenu leur pari, notamment en rendant un très bel hommage aux femmes espagnoles.
Mises en avant dès la seconde République entre 1931 et 1934, les femmes espagnoles ont été honorées par une exposition, des hommages chantés et par Las Trece Rosas, un film particulièrement touchant relatant l’exécution de treize jeunes femmes sous les ordres de Franco à Madrid en 1939.
Le droit de vote des femmes en 1931
Le vernissage de l’exposition sur les femmes a été inauguré par un texte d’Yvette Lucas, lu en son absence par Véronique Bathias. Ce texte rappelle notamment 1931, le temps de la République, dont les souvenirs demeurent encore vifs. Il y eut alors en premier lieu la promulgation du droit de vote des femmes, bien avant la France, on le sait. De plus, le gouvernement républicain adopta, entre mai 1931 et l’été 1933, pas moins de dix-sept dispositions légales relatives à l’égalité entre les hommes et les femmes, à leurs droits civiques et politiques, à leur intégration dans la vie publique. Lorsque la guerre éclata, des femmes s’engagèrent dans le combat. Et tant pendant la guerre qu’ensuite durant l’occupation de la France, il y eut de nombreux passages et transferts clandestins où celles et ceux qui passaient étaient accueillis dans les familles ; et donc par les femmes bien sûr. Comme les hommes, des femmes espagnoles ont été déportées en Allemagne. Plus tard, sous Franco, beaucoup de femmes jouaient un rôle actif dans les passages qui se faisaient pour aller aider les antifranquistes, ouvriers, universitaires, intellectuels, dans leur combat.
Aujourd’hui, en Espagne, les femmes ont à nouveau des droits, travaillent, font connaître le passé, sont universitaires, dirigeantes, ministres…
Las Trece Rosas
Sorti sur les écrans en 2007, « Las Trece Rosas » évoque avec sensibilité le destin tragique de 13 jeunes femmes de 18 à 29 ans, victimes du franquisme, au sortir de la guerre d’Espagne. Militantes des Jeunesses Socialistes Unifiées (JSU), elles participent activement à la lutte du camp républicain, mais sans commettre de délits de sang. Arrêtées et emprisonnées à Madrid dans la prison pour femmes de Las Ventas après la victoire de Franco, elles furent jugées, condamnées à mort par un tribunal militaire dans un procès expéditif et inique puis fusillées ensemble au matin du 5 août 1939, contre le mur du cimetière madrilène de Almuden.
Les journées transpyrénéennes ont aussi présenté une exposition « Terres de mémoire – Les Espagnols dans les camps. » et rendu hommage en des lieux appropriés aux victimes du franquisme. Un grand moment de mémoire comme à l’habitude.
M. D.