Mobilisation fructueuse. Les jeunes de Banyuls agissent pour leurs camarades menacés d’expulsion.
Cela fait bientôt dix ans que cette famille originaire de Mongolie est installée à Banyuls. Quatre enfants, le plus jeune a 18 mois. Les trois autres scolarisés et parfaitement intégrés, en réussite scolaire, actifs au hand et au judo. Des enfants comme les autres. La France est leur pays. Dix ans que les parents attendent le titre de séjour qui leur permettrait de concrétiser les promesses d’embauche. Dix ans d’insécurité, d’angoisse, de menaces sourdes. Des menaces qui se sont précisées récemment, sous la forme d’une procédure d’expulsion.
Ce sont les enfants et adolescents de Banyuls qui ont pris les choses en main. À leur manière. En intégrant leur protestation aux événements traditionnels qui marquent la période estivale. Un clip vidéo “A demain… peut-être” a été publié sur les réseaux sociaux et visionné plus de 7.000 fois, mais aussi diffusé en plein air.
Des QR codes ont fait un tabac sur les réseaux. Il y a eu un rassemblement sur la plage. Le maire de Banyuls, interpellé, a fait part de sa préoccupation. La communauté de communes a pris position contre l’expulsion de cette famille. Le Réseau Éducation Sans Frontière (RESF) et la CIMADE, qui suivent l’affaire depuis le début, ont vu leur action confortée. Une prolongation d’un an a été obtenue. La préfecture accepte enfin de discuter.
Si rien n’est acquis définitivement, la situation se débloque. Preuve est faite en tout cas qu’en ce domaine comme dans les autres la lutte paie. Que cet exemple soit donné par des jeunes et même des très jeunes est hautement significatif.