
Le gouvernement se retrouve aujourd’hui en fâcheuse posture, on est tenté de dire qu’avec la loi au doux nom de « sécurité globale » et, notamment le fameux article 24, il l’a bien cherché. Vouloir interdire la diffusion des images de la police en intervention sans flouter les visages, au moment même où des policiers se signalent par des comportements d’une rare violence doublée de racisme, quel manque d’opportunité ! Ce n’est malheureusement qu’un épisode de plus dans la longue liste des violences policières observées dans notre pays dans la dernière période. Une réalité qui s’accompagne d’une inquiétante dérive droitière et autoritariste de l’exécutif (évoquée en détail dans ce numéro).
Des éditorialistes ont qualifié « d’amateurisme » l’attitude de Macron et de son gouvernement. Il y a de ça, c’est ce qui arrive quand on court après les voix de droite, de son extrême, du centre, de la gauche et que sais-je encore. Il est maintenant envisagé de réécrire l’article 24, alors que la loi a été votée au parlement ! C’est une donnée du moment, ces dispositions liberticides ne passent pas auprès de nos concitoyens. L’indignation, mêlée de sidération, est massive, elle se mesure à la taille des rassemblements, aux presque 100 000 signatures récoltées dans une pétition demandant le retrait de la loi. Et ça porte, il y a eu un premier recul et le mouvement se poursuit vers un retrait pur et simple de la loi.
Est-ce une confirmation des discours sur « la fracture entre les Français et la police » ? Que nos concitoyens sont antiflics ? Là n’est pas la question, les Français sont attachés à la police qui fait son travail de protection et de sécurité, pas à celle des bavures. C’est de la responsabilité du gouvernement et du ministre de l’Intérieur que la police s’en tienne aux missions qui sont les siennes.