Concert
Dimanche après-midi, l’Archipel recevait la cheffe d’orchestre Zahia Ziouani pour un concert consacré à Camille Saint-Saëns.
Un spectacle qui se révélait une totale redécouverte de ce compositeur. Français, actif au début du XXe siècle, Camille Saint-Saëns était un grand voyageur. Ces nombreux voyages dans les pays du Sud ont largement influencé sa musique. À la tête de l’orchestre symphonique Divertimento, la cheffe Zahia Ziouani avait conçu un programme qui mettait en lumière cette musique traversée de couleurs italiennes, espagnoles et, surtout, orientales. On ne peut rêver plus passionnante leçon de musique. Un orchestre emporté par la baguette énergique et bienveillante d’une cheffe inspirée et un quatuor de musiciens interprétant les musiques traditionnelles algériennes que Saint-Saëns avait fait siennes. L’alternance entre les pièces de Saint-Saëns et les musiques traditionnelles montrait bien que la musique est le fruit de rencontres, de métissages. C’est particulièrement lumineux dans les opéras comme Samson et Dalila ou Parysatis. D’Italie, Saint-Saëns a tiré une tarentelle endiablée que jouaient en solo une flûtiste et un clarinettiste, d’Espagne, une jota plus vraie que vraie.
Sur des instruments traditionnels, les quatre interprètes arabes ont fait entendre ces sonorités orientales chatoyantes que le public, sous le charme, accompagnait en tapant dans les mains. Leur dialogue avec l’orchestre était un pur bonheur.
Géniale Zahia Ziouani ! avec une cheffe comme elle les hommes n’ont plus qu’à bien se tenir, et son orchestre largement féminisé. Et félicitons-la d’avoir fait ovationner des musiques traditionnelles algériennes, aujourd’hui, à Perpignan.
N.G.