LE TRAVAILLEUR CATALAN

Contrairement aux espérances du président, de sa cour ministérielle et de la médiacratie aux ordres, la mobilisation du 6 juin contre le report de l’âge de la retraite n’a pas été un échec. Certes, elle a rassemblé moins de monde que le mois précédent. Mais comment s’en étonner quand les salariés qui ont accumulé les jours de grève depuis janvier voient tomber les retenues sur le salaire en pleine période d’inflation… Il n’en reste pas moins vrai qu’entre 65 et 75 % des Français, en moyenne, s’opposent toujours à la réforme et qu’ils sont plus de la moitié à estimer que les syndicats doivent poursuivre leur combat.

Surtout, la nature de la mobilisation a évolué. À la question de la retraite, aux revendications sociales, sur le travail s’ajoute aujourd’hui la critique d’un régime engagé sur une pente de plus en plus autoritaire. Depuis janvier, la Macronie n’a cessé de tordre le bras au Parlement et aux contre-pouvoirs. 

À la veille du débat sur le projet de loi du groupe Liot sur l’abrogation de la retraite à 64 ans, la présidente de l’Assemblée Nationale a annoncé qu’elle utiliserait l’article 40 de la Constitution pour bloquer la discussion… poursuivant ainsi dans la volonté d’étouffer le Parlement et d’enfoncer un peu plus le pays dans le règne de la « démocrature ». Comme le souligne une constitutionnaliste, « l’exécutif a le même rapport à notre Loi fondamentale qu’un avocat fiscaliste qui cherche à jouer avec les barrières de la légalité pour que son client paie moins d’impôts ». 

De plus, la colère contre sa politique ne cessant de déborder dans la rue, le pouvoir n’a pour seule réponse que mépris et répression policière. Les manifestants sont traités comme des terroristes, les casseroles comme des armes. Dans les entreprises et les services les menaces de licenciements, les mises à pied se multiplient pour faire peur et  faire taire tout mouvement revendicatif. 

Mais rien n’est fini. Outre les retraites, les syndicats, toujours unis, sont bien décidés à se battre sur les salaires et les conditions de travail. Car ce qui ressort aussi de la mobilisation historique qui a débuté en janvier, c’est le rejet majoritaire du « bosser plus pour être plus exploité », c’est le rejet d’un travail dont on ne saisit pas le sens et sur lequel on a perdu toute maitrise. En un mot le rejet d’un travail dont la seule finalité est de fournir toujours plus de profits à la petite poignée de possédants qui dominent le pays. 

René Granmont


Dernière minute 

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