Tête de liste du PCF aux Européennes 2024
Pouvez-vous présenter l’université d’été pour ceux qui ne connaissent pas ?
L’université d’été du Parti est un moment de rencontre, des communistes venant de toute la France, qui permet d’échanger sur leurs retours d’expériences. C’est un moment de réflexion, de débats et de questionnements sur la manière dont nous devons nous organiser pour permettre au Parti d’être plus performant et augmenter notre rapport de force. Et au Parti surtout d’être toujours plus en phase avec la réalité du pays, de se structurer et viser à un renforcement du Parti.
En tant que responsable du renforcement du parti, que pensez-vous de l’éventuelle plus-value que l’université d’été peut apporter au Parti ?
Ça ne l’a pas toujours été, mais ça peut réellement être une plus-value. Je sors justement d’un atelier sur les bilans des élections du Parti. Et là où tout le monde s’attendait à ce qu’on fasse un bilan sur tel discours qui n’a pas été, le bilan a en grande partie porté sur les défaillances en termes d’organisation. Comment on permet d’avoir une organisation structurée sur tout le territoire, une forme d’homogénéité, en tout cas sur les gestes d’organisation. Comment on permet justement d’avoir un parti qui est capable d’avoir le meilleur discours, d’avoir le même tract et les mêmes discours auprès de toute la population ! C’est ce débat qu’on a eu lors de cet atelier. C’est le débat qu’on a depuis le début de cette université d’été, et je dirais qu’en fait on a des universités assez inédites cette année. Je pense que c’est un bon levier pour déjà réfléchir à la manière dont on doit s’organiser pour aller chercher les classes populaires, tous les travailleurs, tous les ouvriers et les faire adhérer au parti.
Comparé à d’autres partis de gauche où les jeunes prennent une place importante médiatiquement et dans les actions, le Parti a du mal à mettre ses jeunes en avant. Qu’en pensez-vous ?
Être tête de liste du Parti communiste français aux élections européennes à 27 ans, c’est assez inédit pour le Parti. Je trouve qu’il y a une revitalisation des jeunes communistes avec un discours intéressant qui ne se limite pas à s’adresser uniquement aux étudiants, mais qui vise à toucher toutes les jeunesses dans leur diversité, notamment celles des lycées professionnels et des jeunes déjà actifs. Cependant, nous devons être plus efficaces, notamment en matière de communication et sur les réseaux sociaux. Je crois que nous avons encore une marge de progression sur la façon d’interagir sur les plateformes numériques, même si notre discours politique et notre ligne directrice sont bons pour s’adresser à l’ensemble des jeunes.
Vous avez déjà commencé votre rentrée politique, sentez-vous que la mobilisation historique qu’ont suscité les dernières élections est toujours aussi forte auprès des militants mais aussi auprès de la population générale ?
Auprès des militants, oui, je pense sincèrement que la période électorale, le contexte politique, et surtout la progression de l’extrême droite dans un certain nombre de territoires et de circonscriptions, notamment populaires, posent des questions au Parti. Je sens dans ces universités d’été une motivation accrue et un enthousiasme croissant parmi les camarades pour reconquérir cet électorat que la gauche a perdu. Le Parti communiste, par son histoire, son discours, son créneau politique, et la figure incarnée par Fabien Roussel, a le potentiel de reconstruire un électorat dans ces territoires, notamment auprès des classes populaires et des ouvriers. Cependant, nous devons réfléchir à comment être encore plus efficaces pour inverser la tendance, renforcer la gauche, et permettre au Parti communiste de reconquérir cet électorat ouvrier qui est en grande partie tombé dans l’abstention.
Que pensez-vous de l’intérêt d’un journal local communiste ?
Je pense que c’est un formidable outil. Les journaux qu’on peut tenir à l’échelle de section, à l’échelle fédérale sont en phase avec les préoccupations directes du territoire, pour ensuite aller justement devant les portes des usines ! Je pense qu’il faut en faire la promotion et les distribuer comme outils à la discussion. Donc le Travailleur Catalan est un journal très intéressant pour cela !
Propos recueillis par Tony Magloire