À l’heure où la concentration des médias entre les mains de quelques actionnaires se fait de plus en plus menaçante pour le pluralisme de la presse, il est revigorant de voir la réussite de la fête de notre hebdomadaire. Faire vivre dans la durée un organe de presse libre et indépendant, est un combat permanent. Il est aussi enthousiasmant, et porteur. Le Travailleur Catalan a sa place reconnue dans le paysage médiatique départemental.

Nous sommes là bien loin des sombres transactions qui vient de voir la nomination de Geoffroy Lejeune à la tête du Journal du dimanche. Ce personnage a été licencié de Valeurs actuelles pour des propos « trop à l‘extrême droite » ! Voilà donc à la direction d’un journal du groupe Lagardère (contrôlé par Vivendi donc Bolloré), un fan de Zemmour, un auteur de propos racistes et injurieux. Cette nomination n’a pas été du goût des journalistes du JDD qui sont en grève depuis. Leur mouvement est largement soutenu par leurs confrères, le monde de la presse est en émoi.

L’épisode illustre une tendance de plus en plus prégnante, la promotion des idées d’extrême droite, leur banalisation, il signe également une inquiétante dérive démocratique, le pouvoir croissant de la finance sur la presse, la concentration à outrance, donc la mise en cause du pluralisme. Le milliardaire intégriste Bolloré contrôle désormais Canal Plus, C8, CStar, CNews, Hachette, Prisma Media, Gameloft, Europe 1, Le JDD, Paris Match. Il se fait aussi remarquer par sa gestion dictatoriale, son mépris des salariés.

C’est à la Libération que des lois ont été votées pour lutter contre la concentration des organes de presse entre les mains des puissances financières, encore une des conquêtes phares de la Libération remise en cause. Sur le sujet, le silence des pouvoirs publics est éloquent. De quoi inciter à la vigilance, au combat incessant pour des journaux comme L’Humanité, Le Travailleur Catalan, au soutien indéfectible dont ils ont besoin.