LE TRAVAILLEUR CATALAN

Aucune hésitation n’est venue affaiblir la volonté de l’assemblée de développer l’infrastructure portuaire. La présentation, très longue et très technique, faite par Grégoire Carrier, a apporté aux élus et aux observateurs les éléments propres à informer et à prendre les décisions : Le département reste propriétaire ; les concessions de service public (15 ans) sont nouvelles et associent à la CCI, déjà concessionnaire, l’entreprise majeure de l’activité portuaire « Transit Fruit » ainsi qu’une filiale d’EDF « d’aide aux financements ». Dans son introduction, la présidente Hermeline Malherbe évoquait les « contrevérités » produites çà et là, et défendait le projet avec conviction. On retiendra les engagements pris en matière environnementale, la volonté de diversifier les services rendus et rendre plus attractif le port pour les bateaux, « faire un port polyvalent et résilient », la nécessité de fondre ce port dans son environnement social, dans la ville et de tisser des liens plus visibles avec la réalité port-vendraise, et enfin l’initiative d’associer les laboratoires de proximité, tant ceux de la côte que ceux de l’UPVD, pour étudier et mesurer les impacts environnementaux. Le vote intervenait sans surprise qui voyait quand même les deux élus du RN voter contre.

Le point de vue de Nicolas Garcia, premier vice-président. Ne loupons pas le coche !

Pour Nicolas Garcia le contrat de concession pour le port de Port-Vendres est une chance tant pour l’économie que pour l’environnement.

Pour lui, la question des emplois, ceux qui sont directement liés à l’activité du port et ceux qui en découlent, dans les activités annexes et à Saint-Charles notamment, « est centrale ». Il précise « Ces emplois, sont des postes non délocalisables et dont dépendent des familles entières, tout comme la commune de Port-Vendres qui a davantage besoin d’une population sédentaire et d’une activité quotidienne que de résidences secondaires. »

Notant la nécessité de sauvegarder le secteur de la logistique et des transports, un des piliers de notre économie locale, opter pour ce nouveau contrat de concession, avec des opérateurs qui vont devoir renforcer les trafics du port va dans le bon sens.

Nicolas Garcia poursuit « la mono activité, la plaisance à tout va ou le tout croisière n’est pas une solution. Nous ne sommes pas la Riviera, Port-Vendres n’est pas saint-Tropez et la Côte-Vermeille comme d’autres secteurs de notre territoire souffrent d’un fort taux de chômage… Là où des emplois existent, sachons répondre présents pour qu’ils soient pérennisés. Et que les plaisanciers ou les acteurs du tourisme ne s’inquiètent pas, nous avons fait un choix équilibré avec un concessionnaire et des infrastructures qui pourront servir à l’ensemble des activités existantes. »

Le projet conjugue économie et développement durable, il ne prévoit aucune artificialisation des sols, il vise également à implanter des laboratoires de recherche comme celui de l’UPVD que nous accueillons déjà sur l’anse Gerbal et qui travaille sur les écosystèmes marins.

L’élu poursuit « Avec la commune, nous avons réfléchi à une requalification des quais Joly, Forgas et République qui amène une végétalisation dans la ville, bon dans un contexte de réchauffement climatique. Le Département y apporte son concours financier. Nous avons même réfléchi ensemble à ouvrir une nouvelle plage pour les Port-Vendrais, une plage où ils puissent se baigner en toute sécurité et non en plein milieu du port. »

Il conclut : « de nombreux arguments jouent en faveur du projet que nous défendons et du nouveau contrat de concession qui peut nous permettre d’atteindre ces objectifs. Ne loupons pas le coche ! Pour Port-Vendres bien sûr, pour notre économie locale et pour le rang que notre département peut tenir en termes de développement respectueux de l’environnement et de la biodiversité. »

L’élu ajoute qu’il restera ensuite à mener le combat pour la liaison ferroviaire depuis le port, mais, chaque chose en son temps.

Propos recueilli par Nicole Gaspon

Parler pour ne rien dire ou récupération politique ?

Le débat sur la concession du port de Port-Vendres a été émaillé en amont et pendant la session du Conseil départemental, de quelques « bruits de fond ». On peut admettre que les questions et les inquiétudes des habitants sont a priori toujours légitimes. Mais, après la présentation du projet aux élu.e.s de l’assemblée, et les interventions politiques, les doutes ne peuvent être que dissipés. Le duo RN évoquait des inquiétudes autour des fouilles archéologiques, sur des questions financières et le fait qu’il y avait un seul concessionnaire candidat. La Présidente a rappelé que des fouilles avaient déjà été effectuées en 2007 et 2012. Et qu’en plus, le projet du Département a été travaillé en lien avec les services nationaux compétents, validant le fait qu’une « cité antique » n’était pas présente. La Présidente a même précisé que, « si toutefois on trouvait quelque chose, ça nous intéresserait ! », ajoutant en direction de l’élue R.N, « il y a 75 % de fake-news dans votre intervention ». Elle a rétorqué également que l’appel à projet ne s’est pas porté sur une unique candidature, puisque c’est bien un groupement de trois entreprises qui se sont mises d’accord pour reprendre ensemble ce projet. Le débat s’est conclu avec le maire de Port-Vendres qui a déclaré que c’était une chance pour sa ville, d’un point de vue économique, d’attractivité et pour sauvegarder et créer un bassin d’emploi, face à un chômage dont souffre terriblement sa commune. Il a d’ailleurs également rejeté les allégations de l’élue R.N qualifiées de « récupération politique ». Outre le « débunkage » (ou la démystification) de ces fausses informations, le comportement du RN qui a voté contre le projet est à souligner et nous prouve qu’il mérite effectivement la médaille d’or de la récupération.

Françoise Fiter, Rémi Lacapère, Simon Broucke

 
Cet article est en lecture libre. Pour avoir accès à l'ensemble du site, merci de vous connecter ou vous inscrire

ARTICLES EN LIEN

Retour des déportés à Port Vendres Septembre 1879 Les 150 ans de la Commune de Paris et Port Vendres - Septembre 1879 - Retour des déportés à Port Vendres Exposition sur la Commune. La Libre Pensée 66 et l’association Port Vendres des Paquebots organisent une exposition gratuite pendant une semaine du 11 au 18 septembre…

Les 150 ans de la Commune de Paris et Port Vendres Lire la suite »