LE TRAVAILLEUR CATALAN

Drame de Nogent

Laurent Banchereau, secrétaire départemental du SNPDEN, syndicat majoritaire des chefs d’établissements, et principal du collège Olibo de Saint-Cyprien répond à nos questions.

Quel est votre sentiment par rapport à l’assassinat de Mélanie ?

C’est terrifiant ! Avant tout, j’ai une pensée pour Mélanie et sa famille, mais aussi pour les professeurs, les élèves, toute la communauté éducative, forcément touchés. Mais c’est aussi révélateur d’un mal-être psychologique chez les jeunes, non pris en compte, et de souffrances sociales. 

Comment expliquez-vous le passage à l’acte ?

On voit bien que la présence des gendarmes, de l’autorité, n’a rien empêché. De même, il serait illusoire de penser que les portiques puissent prévenir quoi que ce soit. D’autant que l’agression a eu lieu devant le collège. Ce qui est croissant chez nos élèves, c’est l’intolérance à la frustration. Les familles aussi ont leur part de responsabilité et se disent souvent impuissantes face notamment à la gestion des écrans et des réseaux sociaux. Mais bien entendu, l’Éducation nationale a sa part de responsabilité.

Justement, quelles réponses l’Éducation nationale doit-elle apporter ?

« Enseignant » est un métier. Ne peut pas être enseignant qui veut. Or, nous faisons face à un manque d’attractivité du métier. Tout comme pour les personnels de direction d’ailleurs. Dans ce contexte, la formation est primordiale. Initiale et continue.

Entrer dans l’Éducation nationale, c’est en comprendre les enjeux, connaître nos valeurs et appréhender les missions. La société évolue à grande vitesse. Il nous faut faire face à de nouveaux défis. Se former pour s’adapter, toujours et encore.

Par ailleurs, il appartient à l’Éducation nationale d’améliorer la prise en charge du mal-être de nos jeunes. En renforçant le nombre de psychologues, d’assistantes sociales, d’infirmières, capables de repérer les troubles chez les élèves et de les orienter. La seule réponse à ce mal-être, c’est la communication, l’écoute, le rapport humain. Et enfin, la question de la mixité est essentielle, fondamentale. Apprendre à vivre ensemble, à comprendre l’autre, à accepter nos différences est un enjeu majeur.

Propos recueillis par A.-M Delcamp

 
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