LE TRAVAILLEUR CATALAN

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Disons-le franchement en introduction : « Ce n’est pas facile ».
La « crise » nous envahit, nous perturbe, nous secoue, au plus profond. Pas facile de s’en détacher, un moment, de s’en défaire pour poser nos réflexions et nos pensées ailleurs, dans un autre espace, celui de la marche du monde, de l’impérialisme et du capitalisme triomphants, celui des luttes solidaires, celui de la poésie… Chaque instant de notre vie est indubitablement marqué par l’actualité courte, celle des « mesures à prendre », celle des confinements, celle du vaccin espéré, celle des interventions présidentielles, celle des statistiques sanitaires.

Comment le nier ? Nous sommes touchés et il faut faire face. Bousculés. Dans nos déplacements, dans nos pratiques professionnelles, dans nos habitudes conviviales et légères, dans nos sentiments corsetés et bridés, dans notre respiration. Nous souffrons même, avouons-le, du manque d’affection, de rencontres, de caresses. Bousculés sévèrement.
Et pourtant. Pendant ce temps-là, l’effet d’aubaine se déploie.
Les USA poursuivent le financement et l’organisation des contre-révolutions en Amérique latine, l’État d’Israël se rapproche de l’Arabie saoudite pour commercer et en finir avec le peuple palestinien, la Turquie chasse les arméniens… Plus près de chez nous, les plans sociaux (très mal nommés) qu’exigent les actionnaires financiers se multiplient, dont le dernier en date Danone.

« Nous devons maintenir le taux de rentabilité au dessus de 10 % ».

Le PDG de Danone.

Du côté de la politique menée, l’autoritarisme s’installe, non sans résistances. La démocratie s’amenuise. L’éducation nationale est malmenée par des réformes régressives, le contact entre les citoyens et ses administrations se « dématérialise » peu à peu, (CAF, Préfecture, Finances…), La Poste poursuit ses « réorganisations » sur le dos des agents, on réduit les outils démocratiques et les droits des salariés (rôle des commissions paritaires dans l’enseignement), on essaie de « fourguer » aux Régions des pans entiers de responsabilités, dont la santé publique, sans moyen nouveau, au nom de la proximité. Bref, on détricote la Nation solidaire.
Partout autour de nous, la pauvreté et la précarité gagnent du terrain. Ne pas le perdre de vue.

 
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