Mémorial de Rivesaltes

Musique et littérature en ce lieu de mémoire avec concert Jazzèbre et remise du Prix Mare Nostrum 2023.

Jazzèbre et le Mémorial se plaisent à se retrouver pour des événements musicaux et mémoriels. Exemple ce jeudi 1er février avec le concert du Duo Sarah Murcia contrebassiste, et Kamilya Jubran à la mandoline. Cette dernière est aussi chanteuse, compositrice et poète. Concert aux sonorités orientales, la voix poignante de Kamilya sur ses propres textes, accompagnée des accords envoûtants des deux instruments.

Suivait la remise du Prix Mare Nostrum 2023 à Jean Mouttapa, écrivain et éditeur pour Histoire juive de la France (Albin Michel).

Cette remise devait initialement se faire en présence du Recteur de la Grande Mosquée, de l’Évêque de Perpignan et du représentant de la communauté juive du département. Une lamentable opération politicienne à laquelle le RN n’est sans doute pas étranger a entraîné l’absence de ces personnalités.

La cérémonie n’en a pas moins eu lieu devant une assistance confortable. Elle était introduite par Céline Sala-Pons, directrice du Mémorial qui rappelait le rôle d’éclaireur de mémoire de l’institution. À sa suite, Jean-Jacques Bedu, président de l’association Mare Nostrum présentait celle-ci : née en 2020, riche de quarante-et-une chroniqueuses et chroniqueurs, d’un site, de présence sur les réseaux sociaux, elle a créé des prix littéraires et, dès avril 2024, aura une revue en ligne.

Il évoquait ensuite le livre primé. Cinq ans de travail, 150 chercheurs coordonnés par Anne Goldberg, l’Histoire juive de la France comporte 1086 pages. Pour Jean Mouttapa, « un livre de vie » qui met en lumière la notion d’interculturalité, les rapports mutuels entre la France et les Juifs, sans rien occulter.

L’ambition du prix est de « transmettre l’histoire de femmes et d’hommes qui ont tissé depuis des siècles notre destin commun dans sa diversité. »

Céline Sala-Pons et Jean-Jacques Bedu concluaient fort opportunément : « un message au retentissement particulier à l’heure où les discours identitaires et les haines ressurgissent, mettant à mal le grand legs de l’humanité. »

N. G.