LE TRAVAILLEUR CATALAN

De Moussorgski à Scriabine en passant par Satie et Debussy des musiques qui font surgir des atmosphères.© Archipel – Perpignan

Archipel

Programme franco-russe pour le pianiste à l’impressionnante carrière.

Né à Tachkent, Mikhail Rudy a longtemps habité l’Ukraine, à la fin des années 70, il a demandé l’asile politique en France, il semble aussi que son épouse ait des attaches avec notre ville. Voilà pour la biographie, mais Mikhail Rudy est aussi riche d’une carrière pianistique longue et impressionnante, comme la liste de ses prix, comme sa discographie. Il était en fin de semaine dernière invité à l’Archipel pour un programme de musiques russes et françaises, visiblement son répertoire de prédilection auquel il faut ajouter Chopin dont il donnait un bref aperçu en rappel, et l’Américain Philip Glass, pour conclure. S’avançant à tous petits pas vers le piano, visage fermé, l’artiste paraissait fatigué, ne regardant guère le public, il s’attelait vaillamment à la tâche. Il nouait un dialogue quasi intimiste avec l’instrument, attendant la toute fin du programme pour communiquer avec le public, ébaucher un sourire. Tchaïkovski, pour commencer, suivi du monument que sont Les tableaux d’une exposition de Moussorgski, les deux sur le bout de doigts, amoureusement ciselés. Satie, Debussy, pour les Français, pas de Ravel pourtant annoncé, retour en Russie avec Scriabine. Des musiques qui font surgir des atmosphères, dont on sent qu’elles sont partie intégrante du parcours et de la vie du pianiste, d’où l’émotion. Le public, nombreux, a réservé à l’artiste une belle ovation.

N. G.

 
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