Fret SNCF et Train Primeur
Les péripéties politiciennes orchestrées par le président Macron n’auront pas éloigné, cet été, les citoyens, les partis de gauche et les agents SNCF de leurs préoccupations ni de leurs actions pour défendre le Fret ferroviaire en général et en particulier le Fret public.
Le syndicat CGT des cheminots, avec d’autres, remet le couvert de l’exigence d’un transport fret efficace, plus important, moins polluant, et ce dans le cadre d’un grand service public.
Quelques rappels nécessaires
Sous la pression de la commission européenne et la menace de sanctions financières, au nom de la fameuse « concurrence libre et non faussée », le gouvernement décide d’un « Plan de discontinuité » destructeur qui, sans rentrer dans tous les détail, sacrifie les lignes fret dites « non rentables » et offre au secteur privé un ensemble de « Flux » (23), un ensemble de lignes de transport marchandises, la SNCF n’étant plus autorisée à se porter candidate à la reprise de ces lignes. La destruction de la maîtrise publique est en cours. La part de transport ferroviaire continue sa dégringolade. Et des lignes seront fermées. Le Train primeurs en est une. « La part modale du fret ferroviaire en Occitanie est passée de 18 % en 2015 à moins de 10 % aujourd’hui », dénonçait ainsi le groupe communiste de la Région Occitanie.
Par ailleurs, une commission d’enquête parlementaire rendait son rapport le 20 décembre 2023. Le rapporteur Hubert Wulfranc, du groupe communiste déclarait : « « en France, les volumes transportés par train ont fortement régressé en passant de 50 milliards de tonnes-km en 2002 à 33 milliards de tonnes-km en 2018. En outre la part modale du fret ferroviaire est tombée à 10 % alors qu’elle atteint 23 % en Allemagne et 18 % dans l’ensemble de l’Union européenne ». Pour la commission, unanimement, « il est aujourd’hui nécessaire de changer notre politique ». Pour la CGT, un combat majeur est devant nous.
Des initiatives cet été, passées sous silence.
Des wagons sauvés !
Courant juillet, « la CGT est intervenue en urgence pour stopper la destruction programmée des wagons frigorifiques du train des primeurs. L’engagement a été pris par les responsables SNCF de les stocker jusqu’à la rentrée ». Le syndicat l’avait appris presque par hasard. On allait tout simplement détruire les wagons du train primeur. Qu’en adviendra-t-il ?
Fin juillet, le 25, le Nouveau Front Populaire s’adressait au PDG SNCF, Jean Pierre Farandou : « objet : demande d’arrêt de la procédure de discontinuité de Fret SNCF et propositions pour un avenir durable. Monsieur le Président-Directeur Général, Vous êtes bien conscient des enjeux écologiques liés à la mobilité, notamment en ce qui concerne le transport de marchandises. En tant que députés du Nouveau Front Populaire, nous avons été élus pour mettre en œuvre la nécessaire bifurcation écologique et sociale de notre pays, qui inclut la mise en place d’un plan rail et fret passant par l’arrêt immédiat de la procédure de discontinuité de Fret SNCF ».
Début août, la Fédération CGT des cheminots a ré-interpellé le ministère des Transports sur les points suivants : « arrêt du processus de discontinuité qui interdit à Fret SNCF de se positionner sur ce flux ; permettre la relance dès septembre de ce train primeur avec les wagons conventionnels ; permettre à Fret SNCF de répondre à l’Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) en cours. Le gouvernement, démissionnaire, doit cesser d’entraver les solutions proposées pour la relance de ce train et éviter 20 000 camions par an dès la rentrée ! ».
L’espoir avec le programme du NFP
Mika Meusnier, le responsable CGT local le rappelait ainsi : « il y a dans le projet du NFP l’arrêt du plan de discontinuité, la reconquête par SNCF des flux interdits, et le renforcement du Train primeur dès que possible ». Il souhaite aussi la venue de Lucie Castets et de Sophie Binet courant septembre pour une grande initiative rassemblée autour des enjeux écologiques en général et l’avenir du Train primeurs en particulier. Enfin, une motion de soutien à ces mesures devrait être votée par le Conseil départemental dès la prochaine session. « Il faut que les citoyens s’en mêlent » a-t-il conclu.
Michel Marc