Livre. Avec « Une lettre pour Alessandro Giovaninetti », Jacques Issorel s’éloigne des lettres hispaniques pour inviter à un voyage plein de rebondissements et de suspens.
Ancien professeur de langue et littérature espagnoles à l’Université de Perpignan, Jacques Issorel, aujourd’hui retraité, n’en continue pas moins à poursuivre travaux et publications sur les thématiques liées à sa vie professionnelle. Le Travailleur catalan s’est ainsi fait l’écho de ses derniers ouvrages sur le poète et éleveur de toros andalou Fernando Villalón, sur Machado… Voilà qu’avec Une lettre pour Alessandro Giovaninetti, Jacques Issorel délaisse son terrain familier pour proposer une pure fiction bien loin des terres ibériques.
À l’origine du livre, les cours d’italien que l’auteur suit depuis plusieurs années, des souvenirs de lecture, de lieux qu’il a visités… « Le récit s’est ensuite imposé, » avoue-t-il, « certain personnage m’est apparu comme doté d’une existence réelle. »
Ouvrir ce roman, c’est s’embarquer pour un voyage qui, parti du quai Vauban à Perpignan, entraîne le lecteur en URSS, des ors du Bolchoï à la grisaille du Goulag, en Californie et en Italie.
Au départ de l’intrigue, la rencontre avec Helena, misérable SDF, dont la triste histoire émeut et intrigue le narrateur. Avant d’être cette pauvre vieille femme, Helena a été une ballerine talentueuse dont la carrière et les amours ont été brisées par la police politique soviétique.
Elle n’a plus jamais rien su de son amoureux, Alessandro Giovaninetti, un beau danseur italien. Aidé de son ami Marco, le narrateur va mener l’enquête. En bons universitaires ils commenceront par effectuer des recherches sur internet, avant d’aller au charbon. Voilà nos deux apprentis détectives trimballés entre Los Angeles et Bologne, et même jusqu’à un mystérieux château dans la campagne italienne, non sans se mettre en danger.
Une intrigue rondement menée, une écriture alerte, du mystère, de l’humour, des amours contrariées, de l’art, l’ombre de la mafia… tous les ingrédients d’un bon roman à suspens, cette lettre pour… se déguste comme du petit lait.