
Les Albères – Prévenir contre les incendies dans les Albères est désormais une priorité absolue pour l’association Les Sentinelles des Albères. Rencontre avec François Brilliard, verrier à Saint-André.
Vous êtes coprésident des Sentinelles des Albères, comment est née votre association ?
Elle est née d’une prise de conscience collégiale. Le grand incendie du 14 août 2023, sur Saint-André, nous a brutalement réveillés et nous a montré à quel point notre territoire des Albères est parti à la dérive. Nous nous sommes réunis afin de comprendre, avec une farouche volonté de ne plus laisser notre environnement partir en fumée. Les causes sont multiples, les responsabilités collectives sont nombreuses. Notre association est à la fois un groupe de pression, avec près de 150 Sentinelles sur la communauté de communes Albères, Côte Vermeille, Illibéris, et une force de propositions. Nous savons ce que nous ne voulons pas et nous cherchons à construire des projets viables et d’avenir.
Après un an de fonctionnement, quels constats faites-vous ?
Après un an de travail, sous forme de réunions, commissions, conférences, sorties de terrain entre « voisins Sentinelles » et s’être fait connaître auprès des institutions, des municipalités, des associations, des habitants, nous avons fait un premier constat. Il y a, sur Argelés, Saint-André et Sorède, une forte pression immobilière, d’où l’abandon de l’exploitation de terres viticoles qui se transforment en friches inflammables. L’état des lieux du territoire des Albères a mis en évidence une « cabanisation », à savoir l’implantation, sans autorisation, de constructions ou de diverses installations telles que baraques, caravanes.
Désormais, notre travail s’articule autour de trois axes. Le premier est de soutenir, aider ceux qui, face à une obligation légale de débroussaillage (OLD) ne peuvent le faire faute de moyens ou parce que trop âgés, et ce, pour une reconquête de la terre. Le deuxième est un projet de retour de l’eau sur le territoire des Albères, en lien avec la communauté des communes. Le dernier axe est de favoriser la réinstallation d’agriculteurs (grâce à l’eau). Mais, tout cela nécessite un engagement de tous, élus, institutions. Souvenons-nous de l’incendie dévastateur dans les Aspres en juillet 1976 où près de 7 000 hectares ont brulé. C’est grâce à la volonté de tous, habitants, associations et élus que ce domaine est devenu ce qu’il est.
Propos recueillis par Michèle Devaux