LE TRAVAILLEUR CATALAN

L’édito n° 3959 de René Granmont

Quand vous lirez ces lignes, nous connaitrons l’ampleur qu’aura prise, pour s’opposer à la  réforme des retraites concoctée par Emmanuel Macron, la mobilisation du jeudi 19 janvier. À l’heure où elles sont écrites, nous ne doutons pas que les grèves et les manifestations vont rassembler beaucoup de monde. C’est que le projet gouvernemental aura réussi, pour la première fois depuis treize ans, à regrouper contre lui toutes les confédérations syndicales, les associations de jeunesse, les partis politiques de gauche. Une grosse majorité des Françaises et des Français sont vent debout contre un projet qui, en repoussant l’âge légal, en allongeant la durée de cotisation, en diminuant le taux de remplacement à coups de décote, ne vise, dans les faits, qu’à réduire le niveau des retraites. Un projet qui va frapper durement la grande majorité des salariés, en particulier tous les fameux premiers de corvées, et qui nous ramène près de 50 ans en arrière !  Outre le fait que le Comité d’Orientation des Retraites, souvent cité par les ministres, n’a jamais écrit qu’il y avait urgence à 

réformer, d’autres solutions existent pour assurer la pérennité du système de retraite par répartition, pour revenir à la retraite à 60 ans, pour assurer des retraites décentes à toutes et tous. Il suffirait d’augmenter les salaires, d’assurer l’égalité salariale entre hommes et femmes et surtout de faire contribuer les revenus financiers.  Une taxe annuelle de 2 % sur les fortunes des milliardaires français suffirait à largement régler le problème des retraites. Et cela ne les mettrait pas sur la paille… Bernard Arnault (avec 179 milliards) et Bolloré ont doublé leur fortune en 2 ans ; les dividendes et les rachats d’actions ont atteint 80 milliards et doublé en dix ans. Et qu’on ne vienne pas nous chanter la fable du ruissellement. En dehors d’une poignée de nantis, qui a vu la couleur de ces milliards ?

C’est bien à ce niveau que se situent les choix : favoriser l’accaparement des richesses produites par une petite caste de riches possédants et creuser chaque jour un peu plus les inégalités , en un mot maintenir le pays sous le talon de fer d’un capitalisme de plus en plus financiarisé, ou mettre en commun ces richesses pour répondre aux besoins de l’ensemble du peuple en augmentant les revenus, en assurant une vraie protection sociale, en développant les services publics…, en un mot là encore, faire du communisme. Comment avancer sur cette seconde voie ? C’’est tout l’objet du débat préparatoire à son prochain congrès qui habite le Parti. communiste.

 
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