
Elne et la Communauté de communes Albères-Côte Vermeille-Illibéris
La communauté de communes ACVI, à l’initiative de son président, vient de destituer Nicolas Garcia de sa vice-présidence. Celui-ci répond aux questions du TC.
– Comment a démarré
le conflit ?
Depuis juillet 2020, le président Antoine Parra n’a cessé d’ostraciser Elne, sous prétexte que je lui ai dit en face que je voterais pour un autre président, alors que, bien que sollicité, je ne me suis pas présenté. Dès lors, aucune décision n’a été favorable à Elne. Nous nous sommes battus pendant trois ans sans rien obtenir pour notre ville, en essuyant à chaque fois des refus.
– Est-ce que la politique de la chaise vide n’est pas contre-productive ?
Las de toutes ces fins de non-recevoir, nous avons décidé de recourir à cette forme d’action politique, qui est un boycott des instances (bureau et conseil), afin de provoquer un électrochoc et un débat sur le fonctionnement et le financement de la communauté de communes. Cela a mis beaucoup de temps, mais d’une certaine manière, nous sommes arrivés à ce que l’on en parle, au moins dans la presse.
– Est-ce fréquent dans une assemblée de prononcer une destitution ? C’est allé un peu loin, non ?
Aujourd’hui, le président enlève la vice-présidence à la ville d’Elne, à qui elle revient parce que notre commune est la deuxième de la comcom ACVI en termes de population et de contribution financière. Cette vice-présidence doit revenir à celui qui représente la ville, à savoir son maire. D’ailleurs, lors de sa séance du 16 septembre 2024, le conseil municipal, à l’unanimité moins une voix (l’opposition a voté pour moi), a délibéré pour que je représente la commune au conseil communautaire en tant que vice-président. Oui, cela va trop loin, car, par provocation, avec une entorse à la libre administration des communes, le président veut franchir la ligne rouge en désignant un vice-président qui est devenu un opposant et ne représente rien à Elne. Cela serait unique dans le département, et peut-être même en France.
– Comment en sortir ? Une issue positive peut-elle se réaliser ?
Nous ne voulons pas quitter cette comcom ! Simplement, nous préparons un plan B qui ne serait pas absurde : demander à être intégrés dans la comcom voisine Sud Roussillon, dont cinq des six communes qui la composent font partie du même canton qu’Elne.
Antoine Parra s’avère incapable de régler un problème politique (au sens noble du terme) autrement que par l’autoritarisme, quitte à mettre sa collectivité en danger. Je le dis clairement : si l’on veut donner une chance au dialogue, à la possibilité de retravailler ensemble, il faut maintenir la vice-présidence d’Elne pour celui que la population et le conseil municipal ont choisi, à savoir son maire. Nous enlever cette vice-présidence, ou pire, la donner à un opposant, serait nous pousser dans les bras d’une autre communauté de communes.
Propos recueillis par Nicole Gaspon




