LE TRAVAILLEUR CATALAN

La compréhension du phénomène de l’abstention est certainement plus compliquée que le simple fait de bouder les urnes. Mais pour aller à l’essentiel, j’aurai envie de dire en tout premier lieu qu’il y a paradoxalement une attitude de désintérêt pour la chose publique, et pourtant elle ne cesse de nous interroger. J’y vois aussi une résistance à prendre position entre des choix à faire dont les différences peuvent paraître peu pertinentes, une lassitude profonde devant des orientations qui n’ont changé que bien peu de choses à notre vie. Et aussi et surtout la quasi-certitude qu’ils (mettez-y qui vous voulez) continueront comme avant et que les difficultés de la vie, les souffrances du peuple, les galères du quotidien perdureront. L’inculture politique, renforcée par tous les embrouillaminis idéologiques, médiatiques et autres fait le reste, aidée par l’obstination des partis à ne concevoir l’unité que comme un pur et simple ralliement à leur géniale orientation, ou à la personnalité enthousiasmante de leurs leaders multiples et variés.

Pour qui sait écouter le terrain social, il dit qu’il ne veut pas le RN, que les clivages droite-gauche résistent, que les luttes résistent, que les consciences aussi, qu’il serait plus que temps de construire des perspectives, avec des données concrètes, tangibles, le pouvoir d’achat, la sécurité de l’emploi, les droits sociaux, la répartition des richesses, les services publics.

Pour combattre l’abstention et réconcilier le peuple et la politique, ouvrons grands nos yeux et nos oreilles et soyons à la fois modestes et ambitieux.

 
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