LE TRAVAILLEUR CATALAN

(c) Delgé. Né d’un immense ras-le-bol des Algériens, le mouvement réclame un changement du « système ».

Algérie. Des marches se sont déroulées pendant les fêtes de l’Aïd en soutien aux détenus du Hirak, malgré l’interdiction de manifester.

Face aux attaques récurrentes du régime, les protestataires ont décidé de réinvestir les rues. À l’occasion des célébrations de l’Aïd el-Fitr, de nombreux défilés ont eu lieu. Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montre un cortège qui défile en chantant : « Pouvoir assassin » et « État civil ». Né d’un immense ras-le-bol des Algériens, le mouvement réclame un changement du « système ».

Des militants emprisonnés

Selon le dernier comptage du CNLD (comité national pour la libération des détenus) « près de 50 détenus d’opinion et politiques sont toujours dans les geôles du pouvoir ». Face à la multiplication des convocations et des interpellations de « hirakistes », des mobilisations sporadiques se multiplient à l’intérieur du pays, selon des publications sur les réseaux sociaux.

Depuis le début de l’épidémie et l’arrêt forcé des marches, des organisations de défense des droits humains dénoncent la répression qui s’abat, malgré les risques sanitaires.

Des figures et les organisations proches du Hirak avaient appelé d’elles-mêmes à suspendre temporairement les marches et les rassemblements tant que sévirait la pandémie. Un groupe se présentant comme « quelques éléments du Hirak de la wilaya d’Alger » a, de son côté, mis en garde les partisans du mouvement contre « le piège du système » qui « veut pousser le peuple à réinvestir la rue par ces temps incertains », en les appelant à « la prudence et la patience ».

Le gouvernement algérien n’aime pas les critiques

Au lendemain de la diffusion sur les chaînes françaises de documentaires consacrés au Hirak, Alger annonçait sa décision de rappeler son ambassadeur en France pour consultation. Il accuse la France d’ingérence extérieure. Le gouvernement algérien voit dans ces films des « attaques contre le peuple algérien et ses institutions », au premier chef, l’armée « sous le prétexte de la liberté d’expression ».

Le pouvoir instrumentalise la polémique allumée sur les réseaux sociaux par le film du journaliste Mustapha Kessous, « Algérie mon amour », qui met en scène des jeunes gens ayant pris part au mouvement populaire. Plutôt urbains et francophones, ils y expriment avec une grande liberté de ton leurs attentes et leurs frustrations, leurs rêves et leurs désillusions. Les conservateurs en ont profité pour s’en prendre sans ménagement, jusqu’à la menace, à certains protagonistes du film, accusés de donner une mauvaise image du pays.

 
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