Trio de chanteuses unies par une curiosité stimulante, les Itinérantes ont glané dans le monde entier de superbes chansons.

Elles sont trois : Manon Cousin, Pauline Langlois de Swarte, Elodie Pont. En 2017, elles se sont rejointes pour explorer un répertoire varié sans limite de style. Elles chantent a cappella des airs glanés un peu partout dans des langues aussi variées que, entre autres, le provençal ancien, l’anglais, l’hébreu, le wolof, l’argentin, le bulgare … et même le français. La merveille, c’est la manière dont ces airs si variés, à la fois authentiques et contraires, prennent chez elles l’allure d’une envoûtante mélopée où tout se mêle et se fond, nous enveloppant dans, comme elles le disent, un manteau irisé d’ambre et de pénombre. Chantant dans la belle église de la Rectorie à Banyuls-sur-Mer, elles y font une superbe déambulation, habillées de longs et amples vêtements aux détails très choisis et munies de lanternes enveloppées de tissus transparents. 

Des airs qui se fondent en un ensemble enveloppant

Les chansons se regroupent en quelques grands moments, ce qui renforce l’unité de l’ensemble tout en sublimant variantes et oppositions. Elles ont mis chacune leur patte à la réalisation, étant tour à tour arrangeuses et parfois même compositrices. Sans pouvoir tout énumérer, évoquons un air du XIIe siècle en provençal ancien, les Lamentations d’Yrmeyah, chant hébreu d’Antonio Celso Ribero, Ederlezi, chant rom tiré du film Le temps des gitans, Sama Yoon, en wolof, Ulisse, chant corse, Ma mlan to tché/Laude Novella mêlant une mélodie béninoise et un air italien du XIIIe siècle, arrangés par Pauline de Swarte, ou Lorelei, inspiré de Heinrich Heine. En final, Les moulins de mon cœur (Michel Legrand, Eddy Marnay). Avec, pour bis, La vie en rose, créé pat Édith Piaf, viatique pour affronter l’avenir.

Yvette Lucas