LE TRAVAILLEUR CATALAN

Édito 4011 de Jacques Pumaréda

Même dans la nuit, la moindre lueur est l’écrin d’un devenir.

Tel un ban de lumière sous la morsure d’une ombre.

L’occasion de l’entrée au Panthéon des résistants communistes Missak et Mélinée Manouchian, ce sont les vingt-deux FTP-MOI fusillés au Mont Valérien, sans oublier Olga Bancic, transférée et décapitée en Allemagne, qui sont reconnus « Morts pour la France ».

Leur engagement, leur courage, leur claire conscience des dangers de l’extrême droite et du fascisme forcent le respect. Ils se sont levés pour battre la bête immonde. Étrangers, communistes et patriotes, ils sont le symbole de cette double matrice qui a fait le Parti communiste français. Communistes internationalistes et profondément Républicains, héritiers de la Révolution française, de la Commune de Paris, des Lumières, de la patrie des Droits de l’Homme. Ce sont sur ces deux jambes que s’est imposée en France cette force émancipatrice pendant la Résistance comme pendant les guerres coloniales que se tient le Parti communiste français. 

Et si le président de la République a accepté de répondre aux questions de l’Humanité à l’occasion de l’entrée au panthéon de Missak et Mélinée Manouchian personne n’est dupe. L’échange est vif et direct. La dureté de la politique d’Emmanuel Macron envers le monde du travail, alors qu’il sert les grands groupes capitalistes, est une réalité dont il a beaucoup de mal à s’abstraire. Il fait le pari qu’en reprenant certains mots à l’extrême droite, il la fera baisser. Au risque, lui a-t-on opposé, de la légitimer. Et d’empêcher – mais n’est-ce pas le but recherché ? — L’émergence d’une alternative de progrès. 

Sur cette grande scène où les vents contraires et les forces obscures poussent et tirent de partout, le sacrifice des 23 est capable de nous sublimer. C’est une note d’espoir. Face au péril fasciste nous avons besoin de relever la tête et de rassembler tous les démocrates. 

Si une lueur ne touche qu’une personne, ne stimule qu’un enfant, ne perce qu’un coin de l’horizon, c’est malgré tout la victoire d’une résonance dont l’onde ne saurait s’épuiser.

 
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