LE TRAVAILLEUR CATALAN

Photo Daniel Lincoln

Au centre.

Macron a parlé lundi. La question sanitaire était au centre. La pandémie se poursuit, ou renaît). Des dispositifs contraignants et techniques ont donc été annoncés, avec fermeté. De l’obligation vaccinale faite à certaines catégories de salariés aux limites sociales imposées par le passeport sanitaire, les règles ont été fixées. Notons qu’elles contredisent certains des propos présidentiels précédemment réaffirmés. Bien. Depuis, les débats, domestiques ou médiatiques, évoquent sans discontinuer la seule question qui vaille : l’obligation. Chacun, sur ce sujet, construira son avis et sa pensée. Pendant ce temps, rien n’est dit sur le fond politique. Rien n’est dit sur l’incapacité industrielle de la France à fournir à minima les outils sanitaires obligatoires (Masques, respirateurs…), délocalisations obligent. On oublie. Rien n’est dit, au fond, sur l’état de la santé publique, sur le manque de personnels dans les hôpitaux, sur les déserts médicaux, sur les salaires et les conditions de travail des personnels de santé… On oublie. Rien n’est dit sur l’immense et rapide enrichissement des firmes pharmaceutiques en France et dans le monde. On oublie. Et enfin, pour aller vite, rien n’est dit sur l’absurdité et le scandale de la rétention des brevets au niveau mondial qui, s’ils avaient pu être dépassés à temps, auraient sans aucun doute permis à des milliards de personnes, d’avoir accès dans des délais raccourcis à la vaccination et auraient ainsi permis de ralentir la pandémie. On oublie. N’en parlons plus. C’est politique ! Circulez !

Et sur les côtés.

Macron a parlé lundi. Sauf à prévoir dans un délai très court une nouvelle intervention, le président s’est résigné à annoncer la suite, à se poser en candidat pour 2022, à rassurer ce qu’il pense être son électorat, et à donner ds gages à ses puissants soutiens. Deux annonces importantes sont de même nature et ont le même objectif : dépenser moins dans le domaine de l’humanité et de la solidarité. En clair, économiser quelques dizaines de milliards. Primo, la réforme de l’assurance chômage sera remise sur le tapis, plongeant d’après de nombreux économistes et de nombreux syndicats plus d’un million de « bénéficiaires » dans le dénuement le plus total. En modifiant et en durcissant les critères donnant droit aux indemnités, cette loi, déjà mise en échec et qui devait intervenir au 1er juillet, augmentera donc le nombre de très pauvres. Secundo, la retraite. Le projet est le même. Augmenter l’âge légal de départ et augmenter le nombre d’années de cotisations. Chacun sait que peu y parviendront, surtout dans les classes populaires. Des calculs sérieux ont été faits. Il y aura donc appauvrissement général. Le niveau moyen des pensions va s’effondrer. Dans ce pays où tant de jeunes sont sans travail, ou tant de salariés souhaiteraient travailler mieux et moins, quelle est donc cette philosophie hors sol qui prétend que pour « sauver la France », il faudrait travailler plus et plus longtemps ? Le capitalisme.

 
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