LE TRAVAILLEUR CATALAN

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La reconnaissance du handicap reste à conquérir. 

Quelle est la fonction des 140 DDEN participant à la vie des écoles du département ?

Le premier texte fondateur de la mission du DDEN est dans la loi Goblet de 1886 qui organise l’enseignement public. Membre de droit du conseil d’école, le DDEN est à la charnière entre l’école et la commune, les enseignants et les parents. Médiateur bénévole, il est nommé par le directeur académique sous couvert du préfet. Sa fonction s’étend à tout ce qui touche à la vie scolaire.

Depuis septembre 2019, l’intégration des élèves en situation de handicap à l’école est devenue la règle, on parle alors d’école inclusive, qu’en pensez-vous ?

Si le droit à l’éducation constitue un droit absolu, sans limites, il exige justement que nous soyons capables de réfléchir à celles de l’inclusion. Nous avons voulu connaître la réalité du terrain. Malgré la pandémie, en 2020, ce sont près de 150 enseignants du premier degré qui ont répondu à un questionnaire. Une évidence : l’enfant en situation de handicap ne dispose pas toujours du soutien dont il a besoin. Des constats quasi unanimes : la méconnaissance du handicap, le manque de formation des enseignants et des accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH), la nécessité absolue de la présence de l’AESH et le regret de voir que certains élèves n’en ont pas. Et que dire de plusieurs élèves en situation de handicap dans une même classe aux effectifs lourds. Est dénoncé aussi le manque d’unités localisées pour l’inclusion scolaire (ULIS), dispositifs spécifiques avec des personnels spécialisés qui devraient permettre, à certains moments de la journée, le retour de l’élève dans une classe ordinaire. Mais qu’en est-il exactement ? Vouloir faire l’inclusion de tous à l’école sans les moyens humains et financiers avec des structures adaptées est un leurre.

Le harcèlement scolaire prend de plus en plus d’importance, quel est votre sentiment ?

L’école est le reflet de la société. Pourquoi ne subirait-elle pas les maux rencontrés dans la société actuelle ? Il y a toujours eu des moqueries, des petites disputes, mais autre chose est le harcèlement bien présent aujourd’hui. Est-ce parce que les personnels sont peu préparés ? Les parents moins armés ? Une administration plus frileuse ? Les DDEN ont été sollicités pour une formation par l’équipe mobile académique de sécurité (EMAS) et interviennent à la demande dans les classes. Nous n’en sommes qu’au début mais voir la souffrance des enfants, tant des harcelés que des harceleurs, nous interpelle. 

 
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