LE TRAVAILLEUR CATALAN


De g.à dr. Louis Héliot, Jean-Pierre Dardenne, Christine Plenus.©LucA

Prades

Jean-Pierre Dardenne, accompagné de Christine Plenus, photographe de plateau qui a suivi longuement les films des deux frères, ont ouvert les 63 e Ciné-Rencontres.

Durant les premières journées des Ciné-Rencontres, dix films de Jean-Pierre et Luc Dardenne étaient au programme. De La Promesse qui leur a valu leur premier succès à Cannes en 1996 à Le jeune Ahmed de 2019, en passant par Rosetta, Palme d’or et prix d’interprétation féminine à Cannes pour Émilie Dequenne en 1999. S’y ajoutait L’âge de raison, le cinéma des Frères Dardenne, de Luc Jahon et Alain Marcoen (Belgique, 2014). À l’extérieur, salle Martin Vivès, le public pourra encore suivre les deux frères jusqu’au 12 août grâce à l’exposition des photos de Christine Plenus. Il revenait à Louis Héliot, responsable de la programmation cinéma au Centre Wallonie-Bruxelles à Paris, un habitué de Prades, d’animer les débats qui ont eu lieu avec la salle. 

Ténacité et persévérance

Un sujet, un seul, central, le cinéma des frères Dardenne : leur itinéraire, longtemps cantonné aux documentaires, les sujets traités, leur manière de travailler et notamment de mener leurs castings. Le passage à la fiction, assorti au début de contraintes imposées, s’est réellement assuré lorsqu’ils ont décidé de s’autonomiser et de mener seuls et librement leurs propres affaires. D’où peut-être cette marque très particulière qui les a conduits de succès en succès. À la base, la fidélité à leur région, Seraing, Liège et les bords de la Meuse, aux luttes ouvrières, à l’intérêt pour ceux qui dans la société « dégustent », soit un engagement social et profondément humain. Sur un tel fond, donnant au passage les raisons ou occasions de leurs sujets, c’est de leur manière de travailler que Jean-Pierre s’est entretenu avec le public. Expliquant comment, parfois un peu au hasard, mais sachant fort bien ce qu’ils cherchent, ils organisent leur casting. Comment pendant un temps long ils répètent avec les acteurs, réalisant ainsi une préparation poussée qui permet de trouver l’expression juste dans le tournage. Comment d’un film à l’autre ils ont souvent fait confiance aux mêmes. Preuves que le succès ne vient pas par hasard et que les prix gagnés ne sont pas nés du bluff. 

Ce n’était encore que le début des Ciné-Rencontres. Un beau succès déjà, en attendant la suite.

Yvette Lucas

 
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