LE TRAVAILLEUR CATALAN

Edito 3967 de René Granmont

La formidable bataille unitaire menée pour combattre la contre-révolution sociale que constitue le projet de réforme des retraites n’est pas un mouvement de protestation ordinaire. C’est la manifestation d’un vigoureux bras de fer entre le mandataire du capital qui siège dans les ors élyséens et le peuple de celles et ceux dont la principale richesse est leur force de travail.

Pour justifier cette réforme, tout et n’importe quoi a été avancé par ses thuriféraires, n’hésitant pas à mentir de manière éhontée, à se contredire sans vergogne,  à multiplier les impostures. Alors que dans les faits, il ne s’agit que de satisfaire toujours plus les voraces appétits des rois de la finance. D’ailleurs n’est-ce pas l’un des journalistes économiques du Figaro qui le dit crûment : « Oui, la réforme des retraites vise à rassurer les marchés financiers ».

Et le passage de 62 à 64 ans comme l’allongement de la durée de cotisation ne sont que des étapes vers la retraite par capitalisation. Comme le souligne Fabien Roussel, « plus le gouvernement dégrade le système par répartition, plus il pousse les Français.e.s à se tourner vers des assurances privées et à alimenter d’une part de leur maigre salaire une retraite privée  qui sera jouée en Bourse ».

Le combat de classe est donc frontal. L’immense majorité des citoyen.ne.s rejette cette contre-révolution, soutient le mouvement social et lui demande de tenir bon. En s’entendant pour faire passer le texte contre le peuple en mouvement,  la droite et les macronistes approfondissent encore plus la crise politique qui perfore la société.

En refusant de prendre en compte la volonté de la majorité du peuple, en utilisant tous les artifices possibles pour faire voter son texte, en faisant ce qui s’apparente à un bras d’honneur (bien connu de son Garde des Sceaux) aux syndicats unis qui demandent une entrevue, le monarque républicain pousse à son paroxysme une crise démocratique aux effets des plus dangereux. Car l’extrême-droite, en embuscade, reste silencieuse, sauf pour insulter et fustiger les syndicats et l’unité syndicale.

Aujourd’hui, l’illégitimité populaire frappe massivement la loi des 64 ans. Si Emmanuel Macron tente un coup de force pour l’appliquer « coûte que coûte », il portera la responsabilité du risque d’aventure pour le pays. C’est l’unité syndicale et l’unité à gauche qui peuvent ouvrir des chemins nous écartant du pire. Le combat doit continuer, persévérer jusqu’à la victoire. Vendredi 10 mars, un des conseillers de l’Elysée ne l’a pas caché : « le seul événement qui pourrait faire bouger le président, c’est un pays à l’arrêt, c’est-à-dire un grève générale reconductible, qui produirait un choc économique ».

Il a donné la voie à suivre !

 
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