LE TRAVAILLEUR CATALAN

Le 8 avril dernier était votée, sur proposition du député breton Paul Molac une « loi relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion. »

Une première. Cette avancée était attendue, elle répondait aux aspirations largement partagées de toutes celles et tous ceux qui, depuis fort longtemps se battent pour cette dimension du patrimoine.

Voilà qu’aujourd’hui le Conseil constitutionnel déclare une partie de la loi contraire à la Constitution. Sont ainsi censurés l’enseignement immersif et l’utilisation des signes diacritiques dans les actes d’état civil et réaffirmé que la langue de la République est le français. L’enseignement immersif concerne les enseignements autres que linguistiques (histoire, sciences naturelles…) se faisant en langue régionale. Quant aux signes diacritiques, ce sont, par exemple les tildes de certains prénoms bretons. Chez les tenants de la loi votée, les réactions ne se sont pas fait attendre, la tonalité est la colère, l’indignation. Paul Molac parle de « vision totalement dépassée » et appelle le gouvernement à « changer de constitution. »

Chez nous, Nicolas Garcia qualifie la décision du conseil constitutionnel « d’aberration, de scandale, d’ânerie », il y voit une atteinte à la richesse du patrimoine.

On peut légitimement s’interroger sur le fondement de ce recul. Le conseil constitutionnel fait partie des institutions de la Ve République qui auraient bien besoin d’être démocratisées. Ce serait même mieux de passer à la VIe République.
Par qui cette instance a-t-elle été saisie ? Une soixantaine de députés macronistes qui, sans doute, se sentaient inutiles. Il se murmure aussi que Jean-Michel Blanquer était à la manœuvre.
Tout ça pour un résultat qui se résume à de l’étroitesse, de la méfiance parfaitement injustifiée vis à vis de langues et de cultures qui sont un enrichissement pour la République.

A l’heure où l’anglais envahit des espaces de plus en plus vastes de notre société, jusqu’aux cartes d’identité, la décision du conseil constitutionnel apparaît aussi absurde qu’inacceptable.

Manifestation à Perpignan le 29 mai 2021

 
Cet article est en lecture libre. Pour avoir accès à l'ensemble du site, merci de vous connecter ou vous inscrire

ARTICLES EN LIEN