LE TRAVAILLEUR CATALAN

Histoire

Depuis l’apparition de l’État moderne organisé suivant les principes de Napoléon Bonaparte, les classes dirigeantes ont toujours usé de la violence comme d’une arme politique.

« Il n’y a pas de bonne police sans indicateurs et provocateurs » a écrit le prince de Broglie, ministre de l’Intérieur de Napoléon III. À partir des années 1900, Clémenceau, avec la création des brigades mobiles équipées des premiers véhicules à moteur, va mener une répression terrible contre les grèves, en particulier celle des postiers en 1909 qui verra des milliers d’entre eux être révoqués. C’est l’époque où le mouvement social explose partout en Europe. En France le syndicalisme est en pleine ascension et la jeune CGT syndique déjà des milliers de travailleurs. Les classes dominantes tenteront de mettre fin à cette montée du mouvement ouvrier en utilisant le pire des violences, la guerre, précisément celle de 1914-1918.

La connivence avec l’extrême droite

Durant l’entre-deux-guerres, et en particulier après la crise de 1929, les ligues factieuses, encouragées par l’exemple italien, puis par l’ascension d’Hitler, organisent des manifestations antirépublicaines. Le limogeage du préfet de police Chiappe, proche des milieux d’extrême droite, sera le prétexte aux émeutes du 6 février 1934 où les fascistes tenteront de prendre l’Assemblée nationale, événements au cours desquels la police mettra un zèle certain contre… les manifestants antifascistes. Durant la Seconde guerre mondiale, la répression contre la résistance sera d’autant plus efficace que le gouvernement de Vichy ouvrira à la gestapo les fichiers des renseignements généraux de la police française, où étaient répertoriés des milliers de militants politiques et syndicaux.

De la répression coloniale à celle d’aujourd’hui

Les colonies ont été le champ d’expérimentation de la répression « moderne ». La guerre d’Algérie sera le prétexte à des atrocités encore difficilement admises aujourd’hui. Le tristement célèbre Papon s’y illustrera, après avoir participé à la déportation des Juifs de Bordeaux durant la Seconde guerre mondiale. Provocations, meurtres, répressions sanglantes, comme celle du métro Charonne, rythmeront ce début des années soixante, avec, en point d’orgue, les événements de mai-juin 68. Elles se continueront au cours des années 70-80 lors de la liquidation des mines et de la sidérurgie. La violence de la répression aujourd’hui, illustrée par les brigades motorisées, n’est, en fait, que la continuité de la guerre que mènent, depuis longtemps, les classes dirigeantes contre les aspirations des Français à plus de progrès et de justice sociale.

Roger Rio

 
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