LE TRAVAILLEUR CATALAN

Une mobilisation partie de la base a rassemblé massivement éleveurs et agriculteurs sur les routes pendant plusieurs jours. Les organisations syndicales dans leur diversité ont accompagné et conforté le mouvement.

Le pas de deux entre le Premier ministre et la FNSEA a eu raison du mouvement d’une majorité d’agriculteurs, sans avoir concrètement sorti de l’ornière les paysans pris à la gorge par le modèle de l’agrobusiness. Se contentant d’enveloppes ponctuelles et de contrôle sur l’application des lois Egalim (reconnaissant au passage que jusque-là l’impunité prévalait), Gabriel Attal laisse de côté la question centrale, celle du revenu paysan. Rien par exemple sur « l’interdiction d’achat en dessous du prix de revient des produits agricoles », exigée par la Confédération paysanne, ou sur la « garantie par l’État de prix planchers rémunérateurs », en tête des revendications du Modef. Quant aux traités de libre-échange, seulement un vague engagement contre l’accord UE-Mercosur et le silence sur tous ceux déjà en vigueur. On peut regretter dans ce mouvement le silence radio sur les salariés agricoles ainsi que la question des salaires et des pensions pour les consommateurs que nous sommes.

L’agriculture en péril

L’hôte de Matignon, avec la bénédiction des plus gros syndicats, préfère détricoter les normes environnementales avec la mise au rebut du plan Écophyto, la volonté de ne plus interdire de pesticides autorisés ailleurs en Europe ou encore celle d’en finir avec les 4 % de jachères. Mais quand, à force d’intensification de la production et de pollution, les terres seront aussi épuisées que les agriculteurs, ce sont aussi bien leur outil de travail que notre souveraineté alimentaire qui seront en péril.

Jacques Pumaréda

 
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