LE TRAVAILLEUR CATALAN

De la consultation médicale plus chère au déremboursement des médicaments en passant par l’augmentation des restes à charge pour le patient, ce sont 850 millions d’économie qui vont être faites sur le dos des malades.

Bruno Le Maire, en bon libéral qu’il est, s’attaque aux acquis sociaux afin de préserver la rentabilité du grand capital. Son objectif est de réduire la différence entre le salaire brut et le salaire net, en d’autres termes, diminuer les cotisations sociales et assécher encore un peu plus les caisses de solidarité, y compris celles de la Sécurité sociale.

Dès maintenant, le montant des franchises médicales va doubler. Elles s’appliquent aux boîtes de médicaments, aux actes paramédicaux et aux transports sanitaires. Il en est de même pour le reste à charge lors d’une consultation ou d’un acte réalisé par un médecin généraliste ou un spécialiste. Tout cela est non remboursable par les mutuelles.

Un choix de société et un hold-up

Les sommes récupérées sont bien en deçà des économies que l’assurance maladie pourrait réaliser si elle contrôlait davantage le prix des médicaments ! Mais Bruno Le Maire a fait son choix : les laboratoires pourront continuer à s’engraisser sur le dos des malades. Bien évidemment, rien n’est prévu pour venir en aide au système hospitalier au bord de la rupture. Des établissements qui ferment les uns après les autres avec des personnels, au bord du burn-out, qui démissionnent les uns après les autres. C’est la logique du capital qui triomphe, au détriment de tout ce qu’avait mis en place le Conseil national de la Résistance.

C’est un véritable hold-up de la Sécurité sociale. Les ménages financent triplement le système de santé, via les cotisations, l’impôt et les franchises. On fait payer les malades pour eux-mêmes en réduisant davantage leurs droits.

« Payer selon ses moyens et recevoir selon ses besoins », la célèbre phrase d’Ambroise Croizat, fondateur de la Sécurité sociale, est sérieusement mise à mal au risque que la population renonce à se soigner.

Dominique Gerbault

 
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