La gauche

Selon le baromètre annuel Ifop, la coalition de gauche doit convaincre de sa pérennité mais aussi de sa capacité à arriver au pouvoir.

Le conseil national de la refondation, qui a fait un flop à Marcoussis n’y changera rien. Emmanuel Macron a beau tenter toutes les manœuvres, il lui sera difficile de continuer à botter en touche au moins sur une question : la redistribution des richesses. La Nouvelle Union Populaire écologique et Sociale a marqué des points sur cette question puisque 88% des sondés jugent que les richesses du pays ne doivent pas être accaparées par une minorité. Les « très grands profits » devraient être taxés pour 79% des Français interrogés.

À la croisée des chemins

Frédéric Dabi, le directeur général de l’Ifop résume : « Il y a eu cette espérance d’union mais il existe un doute sur sa pérennité, sur sa capacité à être une alternative et sur ses dirigeants. On est, avec ce sondage, à la croisée des chemins. » À gauche, une majorité relativement courte (56%) perçoit de façon positive la Nupes et ils sont 55% à l’estimer proche de leurs préoccupations. Les plus jeunes ont un regard davantage favorable avec 61% d’opinion positive. Sur l’ensemble des Français le résultat est mitigé avec 34% d’opinion positive au total.

L’Alliance ne convainc pas encore sur sa pérennité. 63% des sympathisants de gauche et 73% de l’ensemble des Français la perçoivent comme « une coalition électorale amenée dans le futur à se désunir et même à disparaître ». Trois mois d’existence n’ont pas suffi à effacer des années de fracture. Le jugement est donc parfois sévère : seuls 47% des personnes de gauche et 32% des Français pensent que l’alliance « peut arriver au pouvoir dans les prochaines années ».

Dans le peu de temps écoulé, la coalition a réussi à remplir l’une de ses missions : apparaître comme un rempart face aux mauvais coups d’Emmanuel Macron. Près dela moitié des Français (48%) et 61% des gens de gauche jugent qu’elle s’oppose bien au gouvernement.

Jacques Pumaréda