SNCF

Privatisation, réduction du personnel : la végétation reprend ses droits le long des voies ferrées, sur les quais des gares rurales, et le matériel roulant est de plus en plus défaillant.

L’entretien des voies ferrées et des machines était réalisé par des équipes spéciales d’agents SNCF dites brigades, qui assuraient la surveillance et la maintenance courantes des installations. Jugées trop coûteuses par l’employeur, elles ont été en partie remplacées par des entreprises sous-traitantes où le personnel n’est pas forcément qualifié ni assez nombreux pour être réactif.

Discipline de fer

Un train en circulation c’est une liaison fer sur fer, des roues au freinage, le contact fer contre fer provoque des étincelles susceptibles de jaillir sur les végétaux. Il arrive aussi que les essieux surchauffent et se bloquent. Théoriquement, chaque essieu devrait être contrôlé au passage du train pour détecter une anomalie. Aujourd’hui ces contrôles sont espacés pour des raisons de productivité évoquées par la direction. Les conséquences sont alarmantes : un train de marchandises est à l’origine du feu au sud d’Avignon (Vaucluse), À Tarascon (Bouches-du-Rhône) le départ du feu était dû à la surchauffe au niveau d’un bogie (élément situé sous un train sur lequel sont fixés les essieux), à Dol-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine), le brasier s’est déclaré après le freinage d’un train, etc…Les exemples ne manquent pas et la société ferroviaire cumule les dépôts de plaintes de la part d’élus et d’usagers, pour incendie involontaire. Elle préfère payer des avocats plutôt que d’embaucher et former des salariés. Pour les cheminots : « le réchauffement climatique va imposer un meilleur contrôle des éléments pouvant déclencher un incendie. Doubler le nombre de trains qui circulent est un bel objectif mais si c’est dans les conditions d’aujourd’hui : ce sera l’apocalypse ! Il faut d’abord des moyens humains et une bonne organisation de la production ! ».

Ray Cathala