LE TRAVAILLEUR CATALAN

Sécurité sociale et retraites

Le canevas gouvernemental déterminant le financement 2023 des six branches de la Sécurité sociale, vient d’arriver à l’Assemblée nationale.

Décryptage 

Le projet de loi de finance de la sécurité sociale (PLFSS) couvre les activités de l’assurance maladie, de la famille, des accidents du travail et maladies professionnelles, de la retraite, de l’autonomie, des cotisations et du recouvrement. 

Le bonheur dans le pré ?

Selon le projet, pour exemple alléchant d’un document de synthèse de 48 pages, « le PLFSS 2023 repose sur 5 mesures phares : le renforcement de la prévention, l’amélioration de l’accès à la santé, la construction d’une « société du bien vieillir chez soi », la construction d’un nouveau service public d’accueil du jeune enfant, et enfin la lutte contre la fraude sociale. L’exécutif gère l’existant en valorisant un train de mesures positives.

Je donne et je reprends

Pour réaliser cet objectif, la gouvernance propose une augmentation de l’« objectif national des dépenses d’assurance maladie » (l’Ondam)) de 5,4 % seulement, tout en créant les conditions d’une réduction du déficit de la branche maladie de 17 milliards d’euros à 6,8 milliards, sans jamais s’attaquer aux grands patrons qui savent contourner la loi pour échapper aux cotisations. Ces mesures ne corrigent pas les dures réalités de la crise du service public de la santé et plus largement de la protection sociale.

La retraite dans le collimateur

Le projet de réforme des retraites ne figure pas directement dans cette première version du PLFSS mais il en prépare une mise en musique que le président Macron veut imposer quitte à dissoudre l’Assemblée nationale s’il ne passe pas. Il occulte les considérations encourageantes du Conseil d’orientation des retraites (COR), quant à la santé réelle des caisses de retraite malgré la crise, pour essayer de contourner avec son « CNR » les négociations demandées par les organisations syndicales. 

Son but ? Porter l’âge de la retraite à 65 ans en allant vers une retraite par points qui permette aux assurances privées de s’imposer aux salariés, amputant encore plus leur pouvoir d’achat et laissant sur le carreau celles et ceux qui subissent la précarité et le chômage.

Les intersyndicales (CGT, FSU et Solidaire) ont multiplié les appels à la mobilisation, en appuyant sur la nécessité d’augmenter les salaires et les pensions qui génèrent les cotisations sociales nécessaires au fonctionnement de la Sécurité sociale ; de défendre une retraite par répartition avec augmentation de son minima évalué au niveau du SMIC revendiqué (2 000 € brut pour la CGT, 1 500 € net pour la Nupes) et de taxer sans ménagement les profits abyssaux des spéculateurs de la crise.

De son côté, Fabien Roussel, pour le PCF, a fustigé le président Macron qui « s’apprête à enflammer le climat social ». Pour lui «  la seule réforme qui vaille est celle qui garantit à nos retraités et futurs retraités d’avoir une bonne pension », estimant qu’il suffirait d’un amendement au PLFSS pour répondre déjà à une urgence, une augmentation significative des petites retraites.

Yvon Huet

 
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