LE TRAVAILLEUR CATALAN

L’Edito de Jacques Pumaréda – LeTC3960

Harpagon, seul, criant au voleur dès le jardin, et venant sans chapeau.

« Au voleur ! au voleur ! à l’assassin ! au meurtrier ! Justice, juste ciel ! Je suis perdu, je suis assassiné ; on m’a coupé la gorge : on m’a dérobé mon argent. » 

L’Avare de Molière raconte la névrose d’Harpagon, homme riche et avare. A la fin, l’amour triomphe et le coquin est défait. Si Harpagon tient bien serré les cordons de la bourse, on peut dire que notre président suit son exemple, lui qui n’a de mots assez durs pour fustiger tous ces gueux, ces dépensiers qui veulent renflouer l’hôpital, développer l’école publique, les services publics, le rail, augmenter les salaires, améliorer le sort des plus modestes. Quelle folie ! 

« Allons, vite, des commissaires, des archers, des prévôts, des juges, des gênes, des potences, et des bourreaux ! Je veux faire pendre tout le monde ! »

La sentence est tombée :

« Et puisqu’il en est ainsi, vous travaillerez deux ans de plus ! » a décrété le souverain président.

Sauf que le bon peuple s’est aperçu que les cordons de la bourse s’ouvrent facilement quand il s’agit de faire des cadeaux aux plus riches. Certains ont trouvé la cassette d’Harpagon. En France, la fortune des milliardaires a augmenté de 86 % depuis le début de la pandémie de COVID-19. Cette hausse représente une somme de 236 milliards d’euros. (cf. le rapport d’Oxfam p. 4). 

Harpagon vient de sortir du double fond de sa cassette, 413 milliards d’euros pour la militarisation de notre beau royaume. 

Y aurait-il deux poids deux mesures ?

Gageons que le bon peuple saura reprendre tous ces ducas d’or pour la prospérité de tous et un repos bien mérité à 60 ans.

Rendez-vous place de Grève, le 31 janvier.

 
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