LE TRAVAILLEUR CATALAN

Le P.O.T Rando’ Club(*) vous invite dimanche le 12 octobre 2025 à faire une balade.

Durée : 3h40. Dénivelé : 380 m. Difficulté : facile. Conditions : licence annuelle 40 euros. Repas grillade : apporter apéro, vin, eau, viande… Départ : 8h30 au parking de la piscine du Moulin à Vent à Perpignan.

Escaro est un petit village, mais est surtout connu pour ses exploitations minières au XXe siècle. C’était un haut lieu de l’extraction minière dans les Pyrénées-Orientales. Il faut dire que le Canigou est une montagne ferreuse, et de tout temps, on y a pratiqué l’extraction du fer. Les mines d’Escaro figuraient parmi les principales du département et on y trouve de nos jours un musée dédié à cette activité industrielle.

Bien que commencées dès l’époque antique et pratiquées de manière artisanale jusqu’au début du XIXe siècle, ces exploitations prirent une nouvelle dimension à l’ère industrielle avec quatre sites distincts, répartis entre Escaro et Aytua.

En effet c’est au début du XIXe siècle par ordonnance royale que furent créées quatre concessions minières.

  • Aytua (675 hectares). Elle fut en activité de 1843 à 1962, malgré des interruptions dans l’exploitation, en particulier entre 1930 et 1938.
  • Les Escoums (105 hectares, à cheval sur les communes d’Escaro, Nyer et Souanyas), en activité de 1906 à 1962.
  • Escaro-Sud (107 hectares), fut en activité de 1875 à 1954, une propriété des hauts-fourneaux Decazeville, du groupe Holzer.
  • Escaro-Nord (26 hectares), la plus petite et la plus active des quatre concessions, propriété de la société Denain-Anzin. Elle commença son activité un peu après les autres, en 1883, et sera la dernière à fermer, le 31 janvier 1963. À cette occasion, 91 personnes furent licenciées, dont le directeur, mais la plupart furent repris, le temps d’arriver à la retraite, par la carrière de spath-fluor. La carrière de fluorine a fermé ses portes en 1993, à l’épuisement du gisement.
  • Ces mines attirèrent de nombreux ouvriers, accompagnés de leur famille, augmentant ainsi considérablement la population d’Escaro. Le village principal était alors le hameau d’Escaro d’Amunt.

On a du mal à l’imaginer de nos jours, mais toute la montagne du Canigou était bardée de voies de transport pour le minerai extrait de toutes les mines qui pouvaient s’y trouver. Et la plupart de ces voies étaient aériennes.

  • À partir de 1875 Escaro-Sud se dota d’un funiculaire qui amenait le minerai de Quials au col d’Ayroles puis jusqu’à la Roumède, départ des plans inclinés de Joncet.
  • Un transporteur aérien en provenance d’Escoums acheminait le minerai à la gare de Joncet
  • Dès 1912 on modernise le transport du minerai d’Aytua en construisant une voie ferrée étroite de 4 km de long, jusqu’à la Vista, suivie de deux plans inclinés consécutifs jusqu’à la gare de Serdinya .
  • En 1887, la société des mines métalliques de Riols, dans l’Hérault, reprit Escaro-Nord et y créa un téléphérique reliant Serdinya, qui sera utilisé durant tout le XXe siècle. En 1919, la concession fut vendue à la société Franco-Africaine, en 1936 à la Compagnie d’Alès et, à partir de 1942, à Denain-Anzin (jusqu’en 1963).

Un peu plus tard, à l’époque de l’exploitation du spath-fluor, un autre téléphérique amenait la cargaison à l’usine de traitement de la Bastide près d’Olette.

La gare de Joncet était alors le centre d’expédition des minerais de fer des concessions d’Escaro-Sud et d’Escoums. Celle de Serdinya, des minerais d’Escaro-Nord et d’Aytua.

La haute teneur des minerais existants permit l’exploitation de mines jusqu’aux années 1960 malgré le coût élevé de l’extraction. Mais l’arrivée massive des minerais d’importation a entrainé l’abandon des exploitations du Conflent.

La mine de spath-fluor

La vie d’Escaro bascule en 1954. C’est en effet cette année-là que fut découvert le gisement de spath-fluor sur le site du Pla de Ganta, au nord d’Escaro. La société Denain-Anzin, dernière exploitante des minerais à Escaro, obtint immédiatement une concession et commença à développer une mine à ciel ouvert.


Pour descendre le minerai du lieu d’extraction dans la vallée, près de La Bastide, un transporteur aérien fut construit.

Grâce à cela, le village put continuer à faire vivre des ouvriers et leurs familles, car le climat, à l’époque, était bien morose. Toutes les mines fermaient les unes après les autres, et les sites sidérurgiques de la région avaient fermé depuis longtemps.

Ce que n’avaient pas prévu les habitants, c’était que le filon était le plus important de France et qu’il s’étendait jusqu’au village lui-même. Plus l’exploitation durait, plus les maisons devenaient fragiles, ébranlées par les outils industriels menaçants.

Ces maisons furent peu à peu rachetées par l’exploitant, et un nouveau village apparut sur le site qu’on connaît de nos jours. Puis, en 1973, alors que plus personne ne vivait là, deux pelles mécaniques vinrent faire tomber ce qui restait du village séculaire d’Escaro.

L’exploitation de la mine de spath-fluor s’arrêta en 1991, maintenant qu’elle est fermée, la mine offre aux visiteurs la vision de ses pans de montagne ébréchés.

Dans les différents villages qui ceinturent le Canigou, l’industrie du fer a marqué le paysage. Ils sont imprégnés par la présence de l’industrie minière. Il ne reste plus, par ci par là, que des vestiges, des cicatrices de cette grande et longue tradition minière autour du Canigou. Les forges, les hauts fourneaux, les plans inclinés, les trains miniers et les galeries de mines tombent dans l’oubli.

Au détour des anciennes voies minières transformées en chemins de randonnées mais aussi au bord de celles qui sont lentement envahies par la végétation, on peut encore découvrir des plans inclinés, des entrées de galeries écroulées, divers vestiges qui rappellent cette époque industrieuse révolue où les hommes et les femmes de ce coin du Canigou fouillaient les entrailles du massif pour aller chercher le minerai tant convoité.

Il fallait y croire pour redonner vie à tous ces objets, que le temps allait engloutir, puis créer un musée à Escaro. Sans Dominique Martinez, il n’y aurait pas de musée de la mine, plus de fête de mineurs.

Le conservateur de ce musée a récupéré avec l’aide de bénévoles passionnés de vrais trésors sur les sites abandonnés : wagonnets, rails et même locomotives. Tout restauré. Tout ramené à la vie, dans ce local à l’entrée d’Escaro qui attire des milliers de visiteurs depuis son ouverture officielle, le 4 décembre 2003.

Pour se renseigner, tél à : Jean-François 04 68 56 81 03 ou 06 20 40 63 05

(*) Le Perpignan Omnisports des Travailleurs-es, association affiliée à la F.S.G.T.

Jean-François Menny

 
Cet article est en lecture libre. Pour avoir accès à l'ensemble du site, merci de vous connecter ou vous inscrire

ARTICLES EN LIEN

La balade du randonneur. Notre Dame de Domanova - Le P.O.T Rando’ Club vous invite dimanche le 14 septembre à faire une balade Durée : 4h. Dénivelé : 380 m cumulé. Difficulté : facile. Conditions : licence annuelle 40 euros. Repas grillade : apporter…

La balade du randonneur. Notre Dame de Domanova Lire la suite »

La balade du randonneur. Rocaberti - Le P.O.T Rando’ Club(*) vous propose dimanche le 18 mai 2025 de faire une balade. Durée : 4h40. Dénivelé : 620 m. Difficulté : moyen à difficile. Conditions : licence annuelle 40 euros. Repas au…

La balade du randonneur. Rocaberti Lire la suite »

La balade du randonneur. Le château des Albas - Le P.O.T Rando’ Club(*) vous propose dimanche le 4 mai 2025 de faire une balade. Durée : 4h15. Dénivelé 420 m cumulé. Difficulté : facile. Conditions : licence annuelle 40 euros. Repas grillade : apporter…

La balade du randonneur. Le château des Albas Lire la suite »

1 / ?