LE TRAVAILLEUR CATALAN

Tour de France de Macron

Affaibli politiquement après le passage en force de la loi de réforme des retraites, Macron tente d’imposer une nouvelle lecture de la situation.

Que reste-t-il au chef de l’État après le déplorable épisode politique qui s’est soldé par un dernier usage du 49.3 pour passer en force à l’assemblée sa loi sur la réforme des retraites ? Le mécontentement et la colère continuent de s’exprimer dans le pays, manifestement, l’opinion ne veut pas changer de séquence. Macron, dont le leitmotiv est de « se réinventer », pariant une fois de plus sur lui-même, nous propose des outils de communication éculés.

Tout changer en 100 jours, sans passer par le Parlement, comme il l’a promis dans un hallucinant inventaire lors de son allocution télévisée du 17 avril. Alors il retrousse ses manches, et va « au contact » dans un tour de France organisé à raison de deux sorties par semaine, comme pour défier la réalité avec une ironie contre-productive. Plus méprisant que jamais, il donne aux Français un os à ronger pour faire diversion !

L’impossible retour

Il semble ignorer que dans une démocratie, la légitimité procède du peuple. Il porte une voix qui n’est plus audible, tant son arrogance et ses réponses hors sol ont crispé un peuple qui avec une rage prodigieuse disqualifie immédiatement chacune de ses interventions. On n’avait jamais vu ni entendu un concert de casseroles, pardon, « de dispositifs sonores portatifs » pendant une allocution télévisée d’un président ! Il est maintenant évident qu’il ne peut gouverner sans recours à une répression féroce et que chacune de ses sorties, ou de celle de ses ministres trouvera son comité d’accueil sonore. Aucun de ses déplacements ne doit être un fleuve tranquille. Tel est le sort que ses nombreux opposants entendent réserver au chef de l’État.

Jamais un président de la République n’aura autant joué avec le feu. En toute conscience du danger. « En 2027, a-t-il expliqué en décembre 2022, je ne serai pas candidat, je ne serai donc pas comptable de ce qui arrivera. » Autrement dit, « après moi le déluge ».

On a froid dans le dos….

Evelyne Bordet

 
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