LE TRAVAILLEUR CATALAN

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Annonces du Premier ministre – Le Premier ministre n’a pas seulement présenté un projet de budget, il a esquissé, pour sauver le capital en crise, des mesures terribles pour le pays et ses habitants.

Mardi 15 juillet, le Premier ministre a esquissé de profondes contre-réformes structurelles, sociales et économiques. Malgré la politique de l’offre, la casse sociale, les gouvernements successifs ne sont pas parvenus à relancer le paramètre fondamental des capitalistes : le taux de profit. C’est donc pour désengager tous les financements publics et les orienter vers la rentabilité du capital que François Bayrou a présenté un véritable projet politique et économique dans la droite ligne de celui de Trump-Musk aux États-Unis. 

Une destruction fondamentale

Par exemple, quand François Bayrou dit « le travail et la compétitivité de nos entreprises doivent être épargnés », il faut comprendre : « Vous allez continuer à trimer pour servir gros patrons et financiers. » Quand il parle de « réduire la dépense publique », il veut dire « continuer à détruire l’école, les hôpitaux, les lieux de culture… » Quand il annonce la « simplification des normes », comprenez s’attaquer au droit du travail, aux contraintes liées à la protection de l’environnement … Quand il dit « moins faire peser sur le travail le financement de la protection sociale », traduisez  par « la TVA augmentera avec une TVA sociale et la protection sociale diminuera ». Et pour emballer le tout, il use de la technique du leurre avec l’annonce de la suppression des deux jours fériés, véritable cape rouge agitée devant nous qui sera la ligne de négociation avec quelques députés et syndicats complices de l’arnaque. Ce qu’il y a derrière toutes ces annonces, c’est une attaque inégalée, une destruction fondamentale de tout ce que les luttes populaires ont obtenu en 1945, 1968, 1981…

Quelle est la cause de la dette ? 

Pour cela, le Premier ministre use de l’argument de « la dette », argument écrasant pour beaucoup de gens. La dette publique est certes élevée, mais il convient de réfléchir sur ses origines. François Bayrou ment sans retenue quand il fait croire que nous sommes devenus accros à la dépense publique. L’augmentation de la dette n’est pas le résultat d’une augmentation inconsidérée des dépenses publiques qui sont d’ailleurs des investissements sociaux et humains : entre 2017 et 2024, ceux-ci sont passés de 57,7 % à 57,2 % du PIB. 

La hausse de la dette publique vient donc essentiellement d’une insuffisance de recettes qui sont passées entre 2017 et 2024 de 54,3 % à 51,4 % du PIB selon l’INSEE. Depuis 2017, les baisses d’impôts et de prélèvements représentent plus de 308 milliards d’euros de manque à gagner pour les finances publiques. Sur cette somme, 207 milliards sont constitués de rabais fiscaux aux grandes entreprises et aux plus fortunés.

Un autre budget, une autre société

Les choix de François Bayrou ne sont pas seulement une casse violente de tous les acquis sociaux. Avec « l’année blanche », c’est-à-dire « pas de hausse des salaires et des retraites, donc chute de la consommation », elles vont conduire à une récession violente en 2026. 

Comme le montre l’article ci-contre, un autre budget est possible qui, au contraire, relance le pays en développant puissamment les services publics et une nouvelle industrie décarbonée. 

Mais face à cette violente politique antisociale, c’est une autre orientation qu’il faut mettre en débat partout pour créer un nouveau rapport de force. Pas seulement d’autres orientations comptables, mais une autre cohérence économique, politique, démocratique, écologique qu’il convient de mettre entre les mains des travailleurs, des retraités et de la jeunesse. Mettre la question du choix d’un autre système en débat et en actions ouvrira des perspectives autres que celle d’un enfermement dans la gestion d’un système miné par ses contradictions fondamentales.  

René Granmont

 
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