LE TRAVAILLEUR CATALAN

Sécheresse dans les P.-O.

Deux réunions successives se sont tenues récemment en préfecture. En présence de tous les acteurs de terrain et des élus, après débat, le préfet a fait quelques annonces. 

Des mesures d’économie ont été annoncées, sans surprise ni nouveauté. Elles s’imposent à tous, citoyens, collectivités, entreprises et agriculteurs.  Quelques pistes, timides, pour une adaptation sur le long terme y ont été annoncées. 

Un état des lieux très préoccupant, et grave

Il ne pleut pas, il n’y a pas de neige. « Cette période, automne hiver, est pourtant celle qui devrait contribuer à la recharge des nappes » nous précise Nicolas Garcia. Les retenues d’eau sont au plus bas. Les rivières ne coulent plus. Les nappes sont épuisées. « C’est unique en France, mais cela touche la Catalogne et l’Espagne ». Et de préciser : « pour re-remplir Vinça, il faudrait au moins 80cm sur l’ensemble du Canigou ». La question du stockage préventif est aujourd’hui vraiment posée. Les gros problèmes vont vite arriver. Dans l’agriculture, bien entendu, mais aussi dans la vie de chacun. Des villages, des secteurs entiers vont manquer d’eau potable. 

Des mesures habituelles de restriction pour le court terme

Elles avaient plutôt cours simplement en été. Aujourd’hui, elles devront s’appliquer toute l’année 2024. L’été dernier, 20 % ont été ainsi économisés par rapport aux années précédentes. L’équivalent de 3 millions de m³. La prise de conscience citoyenne semble avoir porté ses fruits.  Les agriculteurs, en moyenne, ont aussi économisé de l’eau (forages ou canaux), et des cultures ont été abandonnées en cours de route. Mais, comme le précise le conseiller départemental, « nous manquons vraiment d’instruments de mesure de ce côté-là ». 

Il poursuit : « pour le court terme, il y a certes la recherche d’économies à poursuivre, et les chantiers de désimperméabilisation à mener ». Et la loi Z.A.N (zéro artificialisation nette), applicable dans quelques années, ne semble pas tracasser les décideurs. Au contraire. 

Pour le long terme, l’État doit s’engager avec les moyens qui conviennent

C’est d’adaptation qu’il s’agit. Et l’État doit payer. Payer pour l’aide à l’agroécologie, pour l’aide à la transition, pour quelques ouvrages nouveaux (retenues collinaires), payer pour réparer toutes les infrastructures (réservoirs, réseaux…), pour installer des compteurs intelligents (canaux et forages). « Sans ça, on n’y arrivera pas » précise l’élu qui évoque en suivant « les recharges artificielles des nappes, là où cela est possible ». Enfin, créer un observatoire, avec scientifiques, élus, usagers, pérenne et qui se réunisse régulièrement. Soyons certains qu’il n’est pas impossible, dans les mois qui viennent, qu’il y ait de nouvelles restrictions. Une question reste posée, qui interroge : la grande « pudeur » des décideurs quant à l’avenir du tourisme estival dans le département avec ses conséquences. 

M. M.

 
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