La 57 e édition du festival proposé par l’Institut Jean Vigo se déroulera du 5 au 10 mai sur la thématique corporelle avec Jean-Paul Gaultier en invité de marque.

Cette année 2022 voit beaucoup de nouveautés du côté de l’Institut Jean Vigo, une nouvelle présidente, Chantal Marchon, un nouveau directeur Kees Bakker, de retour, et une nouvelle déléguée du festival Confrontation, Marion Poirson. Une équipe qui propose du 5 au 10 mai cinq jours de projections, rencontres, débats, ateliers jeunes…entre le cinéma Castillet et le Palais des congrès. La thématique retenue, le corps, « corps monstrueux ou sensuel, exultant ou terrain d’enjeux politiques » leur a paru comme particulièrement propice à de nombreuses cinématographies. L’événement de cette édition est la venue de Jean-Paul Gaultier qui en plus d’être le grand couturier que tout le monde connaît est aussi un amoureux du cinéma. Falbalas (1945), le film de Jacques Becker, a été pour lui une révélation, il serait couturier ! On pourra voir ou revoir les films qui l’ont inspiré, Querelle de Fassbinder (il y a trouvé sa mythique marinière), The Rocky Horror Picture Show, Qui êtes-vous Polly Magoo ?

Beaucoup d’invitées féminines cette année. Catherine Corsini réalisatrice de films où le corps, le désir sont au centre, son dernier film est La fracture, on lui doit aussi La nouvelle Eve, Belle saison…Catherine Corsini est une cinéaste et une citoyenne engagée contre les discriminations, les violences. Empêchée au dernier moment, Marie Losier vient des arts plastiques et de la performance dans le théâtre. Elle sera présente avec ses films, Taxidermisez-moi, The ontological cowboy et The ballad of Genesis and Lady Jaye. Alexandra Lamy, actrice très populaire passe derrière la caméra avec Touchées son premier long métrage tourné à Anduze à voir en clôture le 10 mai. D’autres invités venus de l’université, de cinémathèques, de la production. Ainsi Nancy Berthier, nouvelle directrice de la Casa Velazquez de Madrid. Elle tiendra une conférence sur La mort de Franco à l’écran : un enjeu de mémoire qui montre que le spectre du franquisme est encore présent. Viendront aussi Jacques Bidou et Marianne Dumoulin*, producteurs, Béatrice de Pastre directrice des collections du CNC (Centre national du cinéma), Jeanne Pommeau, conservatrice-restauratrice, Nicole Fernandez-Ferrer déléguée du Centre audiovisuel Simone de Beauvoir qui travaille sur l’histoire et les droits des femmes.

Le corps au cinéma

Le thème, Filmer le corps sera décliné en trois aspects :

-David Cronenberg, maîtres et héritiers

David Cronenberg s’est beaucoup attaché aux métamorphoses et dégradations du corps et a fait des émules comme Julia Ducournau ou Bertrand Mandico.

-Déclinaisons politiques du corps

Le corps comme indissociable du pouvoir, tantôt instrument de propagande, tantôt cible de la censure.

-Keaton, Chaplin et leurs émules

Avec le burlesque apparaît une autre vision du corps. Quelques innovations cette année, plusieurs objets filmiques parsemés au cours du festival, collections, bandes annonces, publicités anciennes… Et des événements à même de faire revenir les gens dans les salles comme la nuit du cinéma, quatre films de 21h à l’aube (6 mai) et un ciné-concert  avec Le golem animé par un groupe musical d’ici (8 mai) et, nous l’évoquions plus haut, l’opéra rock transgenre avec le film culte The Rocky Horror Picture Show. Sans oublier les séances scolaires, le dispositif international 100 ans de jeunesse auquel Jean Vigo adhère. Sans oublier les incursions hors Perpignan vers Alénya ou le Clap Ciné de Canet. Du 5 au 10 mai prochains ce seront donc cinq jours qui promettent leur lot de bonheurs, découvertes et émotions.

NG

Programme et réservations : inst-jeanvigo.eu

*Jacques Bidou, producteur carrément engagé à gauche (il y en a!) signe Il était une fois la production (éd Hémisphères) à lire pour tout savoir de ce métier essentiel du cinéma. On y suit les affres, les coups durs (des banques), les moments de grâce…le tout écrit avec un humour délicieux.