Top 14

Face à Toulon et ses internationaux, l’USAP remporte sa première victoire (26-22).

Quatre matchs et autant de défaites avaient ponctué le début de saison des Catalans. Aucun point de bonus défensif. Le zéro pointé. Le bonnet d’âne du Top 14. Derniers à quatre points de l’avant-dernier. Il n’en fallait pas plus pour entendre les critiques des supporters qui voyaient déjà se profiler le spectre de la saison 2018 où l’USAP n’avait remporté qu’une seule victoire en vingt-six rencontres. Faiblesse du groupe, du manager, mauvais recrutement… Tout y passait.

Une énergie nouvelle

Il faut dire que l’USAP avait été privée pour ses premiers matchs de neuf joueurs qui avaient disputé la Coupe du monde. Et là où une telle ponction n’aurait eu aucune incidence pour un club à effectif pléthorique, pour l’USAP c’était un handicap rédhibitoire. Or, malgré le retour de ses internationaux, ils étaient peu nombreux les supporters catalans à croire à une victoire face à Toulon et sa horde de joueurs venus des quatre coins du Monde. Quelle que soit l’équipe opposée aux Catalans, rien n’aurait pu arrêter l’USAP en ce premier samedi de novembre. Les sang et or n’avaient qu’une envie, remettre les pendules à l’heure, mais surtout ne pas encaisser une troisième défaite à domicile en cinq rencontres. Une nouvelle déroute aurait à coup sûr créé la rupture entre les joueurs et les coachs, mais aurait aussi distendu le lien entre l’équipe et les supporters. Voir revenir de l’infirmerie certains joueurs, mais surtout retrouver ou voir arriver des mondialistes ne pouvait que booster ce groupe et lui procurer un maximum de sérénité. Par le passé, l’USAP avait toujours su réagir face à l’adversité.

Ce n’est qu’une étape

Le capitaine Mathieu Acebes savait que «  l’USAP était dans le doute et que les supporters n’étaient pas contents de ce début de saison », mais il reconnaît que « cette victoire fait du bien ». Les Catalans, en décrochant leurs premiers points au classement, savent désormais qu’ils sont capables de battre une grande équipe, une équipe qui affiche le deuxième budget du Top 14. Et ce n’est pas rien même si, pour obtenir cette victoire, il a fallu batailler jusqu’à la sirène. Capitaliser sur cette victoire et s’appuyer sur les beaux mouvements offerts aux supporters, en particulier en seconde mi-temps. S’appuyer sur ce match qui va fournir aux entraîneurs une bonne base de travail. Voir grandir la confiance pour renouveler cette belle performance. Espérer sur le long terme ramener des points de l’extérieur, condition nécessaire pour décoller un jour du fond du classement.

L’entraîneur David Marty était conscient que « l’état d’esprit existait et que les joueurs pouvaient le faire ». Mission accomplie, mais quatre Everest se présentent déjà sur la route des Catalans.

Quatre matchs à zéro point ?

Aller à Toulouse, recevoir Montpellier, avant-dernier, qui a besoin de points, puis se déplacer à Bordeaux et enfin à La Rochelle, ne sera pas une promenade de santé lors des quatre samedis à venir. Difficile, très difficile, même si l’USAP maintient le cap qu’elle s’est fixé lors de sa victoire face à Toulon. Quelques points de bonus défensifs seraient les bienvenus, diront les optimistes. L’important étant aussi de dérouler le jeu qui a fait chuter les Toulonnais. Dans ce contexte, le jeune Posolo Tuilagi, oscar Top 14 de la semaine, a prouvé qu’il pouvait tenir le rythme pendant quatre-vingts minutes. L’USAP a retrouvé pour son grand bonheur Jero, véritable organisateur de la défense. L’équipe est capable de s’appuyer sur le pied de Tomy Allan, très avisé, réalisateur qui faisait défaut aux sang et or lors des premiers matchs.

L’arrivée prochaine de deux recrues annoncées par le président dont Mathieu Tanguy ne peut que transcender le groupe, surtout si l’USAP a dû… blair dans son choix.

Fins aviat !

Jo Solatges