LE TRAVAILLEUR CATALAN

Confrontation 60

Originaire du Conflent, Emma Baus, auteure de plus de vingt films sur la nature, les animaux, l’environnement, est invitée à Confrontation.

Elle a su se faire un nom dans un univers où les femmes sont rares, celui du documentaire animalier. Elle a un ancrage familial dans les Pyrénées-Orientales. Elle est invitée au 60e festival Confrontation. Autant de raisons d’interviewer Emma Baus.

Quels sont vos liens avec notre département ?

Je suis originaire de Cattlar, mon grand-père était agriculteur à Prades, mes parents y vivent toujours aussi, j’y viens souvent. J’ai longtemps vécu à Paris, désormais, je vis à Montpellier.

Comment est né votre intérêt pour les animaux et votre choix de les filmer ?

C’est à la fois affaire de goût personnel et de hasard. J’ai fait Sciences Po et Histoire de l’art, mais j’ai toujours été passionnée par la nature. Les hivers à Eyne, les étés en bateau sur la méditerranée ont forgé mon enfance. Peu à peu, j’ai été conduite vers le film animalier. Un secteur où il y a très peu de monde et très peu de femmes.

Vous avez une formation technique ?

Non, le documentariste est le chef d’orchestre du film, il s’appuie sur les techniciens, la formation universitaire convient, c’est un regard d’artiste.

Comment se passe la réalisation ?

Il faut entre deux et quatre ans pour faire un film, je fais un film par an. Je travaille surtout pour la télé ( on peut retrouver des films d’Emma Baus en replay sur France TV). Aussi je suis ravie d’être pour la première fois à Confrontation en tant que réalisatrice et de pouvoir voir mes films sur grand écran.

Vous avez plus de vingt films à votre actif et des titres comme « Le Raton laveur roi du survivalisme », « Cinq petits cochons », « Le renard qui a sauvé son île » …Quel est votre propos ?

J’essaye de mettre en évidence le double rapport entre l’humain et l’environnement, et comment les animaux peuvent avoir une interaction entre eux et avec l’humain. Et je suis contente quand des films comme Trois petits chats (que je présente à Confrontation) touchent le public jeune.

J’essaye aussi de raconter des histoires positives, avec Le renard qui a sauvé son île, je raconte comment cette espèce de renards a pu être conservée.

Un de vos films parle de la démocratie animale, qu’est-ce ?

Le concept de démocratie animale a été créé par des éthologues, c’est une réalité. Cela évoque le fait que les animaux prennent leurs décisions de manière collective, par un vote, ainsi les bisons décident de l’endroit où ils vont boire en votant par une torsion du corps et c’est le vote majoritaire qui prime.

En 2024 vous avez réalisé « Vivre en Europe avant Néandertal » qui parle de Tautavel, comment cela s’est-il fait ?

C’est mon grand œuvre, il n’y avait jamais eu de film sur le sujet, je m’y suis mise en 2020 alors que j’étais à Prades, il m’a fallu six mois d’enquête et quatre ans de travail. Le film a eu un grand succès, plusieurs prix, il a été vu dans de nombreux festivals dans le monde.

Ce qui m’a intéressée, c’est le collectif de scientifiques qui travaillent là et qui n’a jamais été mis en lumière. Cela rejaillit maintenant au-delà des P.-O.  

La question, c’est : qu’est-ce que la grotte de Tautavel nous apprend sur les hommes qui vivaient à ce moment-là ?

Propos recueillis par Nicole Gaspon

Rencontre avec Emma Baus sous les arbres (à l’arsenal) samedi 3 mai à 19h.

Projection de Trois petits chats à 16h30 salle Marcel Oms ; de Le renard qui a sauvé son île à 18h même salle.

 
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